L'éventuel envoi de militaires algériens au Sahel, continue d'alimenter la polémique en Algérie. Le pouvoir en place ne ménage pas ses efforts pour étouffer les informations sur ce sujet, notamment après les affirmations du président français du 16 février. Des propos qui, visiblement, ont embarrassé la présidence algérienne. Abdelmadjid Tebboune a tenu à prendre ses distances avec les déclarations de son principal soutien à l'étranger mais sans pour autant les démentir catégoriquement. «Il n'est pas question d'envoyer les enfants du peuple pour se sacrifier pour autrui. Cette décision sera prise en cas de besoin de dissuasion», a-t-il affirmé dans une interview aux médias locaux, diffusée lundi 1er mars, rapporte l'APS. Après la sortie de Tebboune, l'ambassadeur français à Alger a nuancé les affirmations de son président. Dans un communiqué publié ce mercredi 3 mars et relayé par l'APS, «l'Ambassade de France dément formellement les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux concernant des propos prêtés au Président de la République française. Lors de la conférence des chefs d'Etat des pays membres du G5 Sahel, le Président Macron n'a jamais affirmé que l'Algérie avait pris l'engagement d'une intervention militaire dans le cadre de cette force». Et d'avancer qu'Emmanuel Macron «s'est félicité de l'engagement politique de l'Algérie suite à la tenue de la réunion du Comité de suivi de l'Accord d'Alger à Kidal (au Mali, ndlr) le 11 février» à laquelle le ministre français des Affaires étrangères a pris part. Cette version est pourtant en contradiction avec les déclarations tenues par Macron à l'occasion du point de presse consacrée aux résultats du sommet G5 Sahel de Ndjamena. «Nous avons eu la confirmation d'un réengagement algérien et marocain. Je m'en félicite car il est important pour la stabilité de la région», a-t-il révélé. Pour rappel avant la sortie de Tebboune et le recours à l'ambassadeur français, le ministre algérien de la Défense a accusé «des ignares à la solde des services du Makhzen marocain et sionistes» de diffuser des «intox» portant sur la disposition de l'Algérie à envoyer des troupes au Sahel «sous le chapeau de puissances étrangères dans le cadre du G5 Sahel, ce qui est faux et inadmissible». Le Maroc a pris part au dernier sommet G5 Sahel de Ndjamena.