A l'occasion du dixième anniversaire de la première marche du Mouvement du 20 février, dans des dizaines de villes marocaines, pour exiger la fin de la corruption et de la tyrannie, le Baromètre arabe a réalisé une enquête sur la vision des Marocains des conditions de leur pays. Il a conclu que les raisons de la sortie des manifestants le 20 février 2011 sont toujours d'actualité. Dix ans après que des milliers de Marocains ont investi les rues de plusieurs villes pour réclamer la fin de la corruption et de la tyrannie, plus de démocratie et de la dignité, le Baromètre arabe a publié un sondage sur le pouls de la société marocaine en 2020. Le réseau de recherche indépendant et non partisan s'est ainsi intéressé à ce «plus grand mouvement de protestation de l'histoire contemporaine du Maroc», rappelant que ces manifestations ont été derrière «des transformations constitutionnelles et politiques qui ont eu lieu dans le pays depuis cette date». Les résultats du sondage, mené dans du sixième cycle de sondages pour l'année 2020, indiquent que les raisons de la sortie des citoyens dans la rue seraient toujours présentes. Interrogés sur l'étendue de la corruption au sein de l'appareil d'Etat, 59% des Marocains interrogés ont ainsi déclaré qu'elle existe à un degré élevé ou moyen, tandis que 25% ont déclaré qu'il n'y a pas de corruption et 10% qu'elle existe à un faible degré. Quant à la démocratie en tant que valeur sociétale, 79% des Marocains considèrent que le choix des dirigeants lors d'élections libres est important, 18% ont déclaré que ce n'était pas essentiel. Donner la priorité à l'emploi et à l'éducation La majorité des Marocains ont estimé que les priorités du gouvernement devraient se concentrer sur la réforme de l'Education et du système de santé et de la création de nouvelles opportunités d'emploi. Dans ce sens, 36% ont déclaré que le gouvernement devrait donner la priorité à la création de nouvelles opportunités d'emploi, 11% ont déclaré que la priorité devrait concerner l'augmentation des salaires, alors que 16% ont déclaré que la priorité du gouvernement devrait être de réduire le coût de la vie. De plus, 24% des répondants ont déclaré que la priorité du gouvernement devrait être de réformer le système éducatif, 8% ont appelé à encourager les investissements étrangers et 2% ont estimé que la priorité de l'exécutif devrait être dans d'autres mesures. En ce qui concerne les priorités du gouvernement en matière de dépenses pour l'année à venir, 37% ont déclaré qu'il devrait se concentrer sur le système éducatif, 50% ont déclaré que les dépenses prioritaires devraient aller au système de santé. De plus, 4% des répondants ont appelé à des dépenses pour réduire la pollution environnementale, 2% ont demandé l'amélioration des routes et du système de transport, 2% ont plaidé pour plus de dépense pour la sécurité nationale alors que 2% ont soutenu des dépenses pour soutenir les produits énergétiques. Il est à rappeler que des sit-in commémorant le 10e anniversaire du Mouvement du 20 février, devant se tenir samedi et dimanche dans des villes marocaines, ont été interdits par les autorités, qui ont justifié la décision par les mesures relatives à l'état d'urgence sanitaire prises pour faire face l'épidémie du nouveau coronavirus. Article modifié le 2021/02/22 à 13h37