L'année dernière et malgré la pandémie, les activités du lobbying aux Etats-Unis par des pays étrangers se sont maintenus. Si le Maroc a dépensé presque le même montant, ceux de l'Algérie et du Front Polisario sont en baisse. L'année dernière et malgré la pandémie du nouveau coronavirus, le Maroc a continué de parier sur les cabinets de lobbying aux Etats-Unis. Ainsi, le royaume a dépensé en 2020 un montant de 1 468 991 dollars, selon le Center for Responsive Politics (CRP) qui s'appuie sur les chiffres du «Foreign Agents Registration Act (FARA)», relevant du Département de la Justice. Il s'agit, dans le détail, de 863,991 dollars déboursé par le gouvernement marocain et 605,000 $ par des parties non-gouvernementales. Le premier chiffre reste très inférieur au 1,61 million de dollars enregistré une année auparavant. Il reste toutefois supérieur à celui de 2017 durant laquelle le royaume n'a dépensé que 240 000 $. Le record a été constaté en 2016 et 2018, années durant lesquelles des montants respectifs de 3 M$ et de 2,39 M$ ont été dépensés en lobbying aux Etats-Unis. Le Center for Responsive Politics précise que quatre cabinets de lobbying aux Etats-Unis se sont accaparés les contrats du Maroc. Ainsi, en 2020, les cabinets Thirdcircle Inc, appartenant à Scott Pruitt et Neale Creek, appartenant au lobbyiste Andrew King ont déclaré des montants respectifs de 603,991$ et 180 000$ réglés par le Maroc. Ces mêmes cabinets ont également travaillé en 2020 pour le Qatar pour des montants nettement supérieurs (360 000$ et 450 000$ respectivement). Les cabinets SGR Government Relations & Lobbying et la société française JPC Stratégies ont également déclaré des montants respectifs de 90,000$ et 80,000$ reçus de la part du royaume. Les dépenses algériennes et du Polisario en baisse ? Les montants dépensés par le Maroc sont toujours supérieurs à ceux déboursés par l'Algérie. En effet, le voisin de l'Est a mobilisé 120,000 dollars l'année dernière pour du lobbying aux Etats-Unis. Un montant qui est allé principalement à Keene Consulting, appartenant à David Keene, qui est un ex-patron de la puissante National Rifle Association (NRA), et lobbyiste pro-Polisario. Les services de Keene Consulting sont mandatés par l'Algérie depuis au moins 2018. Un montant également inférieur à celui déboursé, un an auparavant, par le gouvernement algérien. Pour 420,000$ en 2019 payés par le gouvernement et 204,730$ par des parties non-gouvernementales, Alger s'est offert les services de Foley Hoag & Eliot (210,000$), Keene Consulting (210,000$), International Policy Solutions (174,730$) et Rasky Partners (30,000$). CRP signale également un montant d'environ 9 975 $ déboursé en 2020 par le Front Polisario pour le compte du cabinet Independent Diplomat Inc, mandaté par le mouvement depuis au moins 2016. Deux ans auparavant, ce montant avait atteint 20 000$ pour le compte de ce même cabinet. La pandémie du nouveau coronavirus, survenue en mars dernier, peut partiellement expliquer la baisse des montants destinés au lobbying par le Maroc et l'Algérie. Le royaume a réussi à négocier, l'année dernière, un accord pour la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara contre la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv, qui s'est concrétisé en décembre 2020.