Le pouvoir algérien renforce son lobby aux Etats-Unis. Outre le bureau d'avocats Foley Hoag, il compte désormais sur les services du cabinet dirigé par David Keene. Aux Etats-Unis, l'Algérie s'offre les services d'un autre cabinet de lobbying. Le voisin de l'Est a signé, le 1er novembre à Washington, un contrat d'une année contre 360 mille dollars par an avec Keene Consulting Services, indique un média américain. Le choix de la société n'est guère fortuit. Elle est dirigée par David Keene, considéré très proche du Parti Républicain et des milieux conservateurs. Il a d'ailleurs travaillé comme conseiller poltique dans les campagnes de Ronald Reagan, Georges Bush (père), Robert Dole et Mitt Romney. Au sein de l'administration Trump, il compte un allié de taille : John Bolton. Cet ancien président de la très puissante National Rifle Association (NRA), le lobby des armes, résolument pro-Républicaine, a pour mission d'«apporter une contribution de qualité à la promotion de l'image de l'Algérie tant au niveau de l'exécutif américain que du Congrès et du monde des affaires», indique une source diplomatique à l'APS. Par ce contrat, l'Algérie entend asseoir sa présence au Sénat, toujours sous le contrôle des Républicains à l'issue des élections de mi-mandat du 6 novembre. A la Chambre haute, David Keene aura à coordonner ses actions avec les relais de l'Algérie et du Polisario, tels les sénateurs Lindsey Graham, James Inhofe (Républicains) et Patrick Leahy (Démocrate). Aux Etats-Unis, les Algériens comptent également sur les services du cabinet de lobbying Foley Hoag. En 2017, le voisin de l'Est a dépensé 421 000 dollars contre 1,8 million $ pour le Maroc. Keene un autre défenseur du Polisario Keene est également un homme des médias. Il était responsable de la rubrique opinion du Washington Times où il continue à publier des billets dont certains consacrés à la défense du Polisario. En octobre 2013, il publiait un appel pour l' «autodétermination du Sahara occidental». Et suite au décès de Mohamed Abdelaziz, il lui rendait un hommage appuyé dans le même quotidien. Le lobbyiste a déjà plaidé les thèses du Front sur d'autres supports. Le 6 décembre 2010, il publiait une chronique au journal The Hill intitulée «Nos amis du désert». Il avançait avec emphase que les sahraouis des camps de Tindouf «vivent sous une constitution écrite unique dans les pays musulmans qui garantit le droit de vote et l'égalité entre les hommes et les femmes» et que «les habitants ont aussi forte tendance à être pro-américain». L'annonce de ce recrutement est donc une bonne nouvelle pour le mouvement de Brahim Ghali. Article modifié le 2019/06/27 à 13h49