A défaut d'un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, des sénateurs américains ont introduit dans le budget 2018 du Département d'Etat une proposition exigeant des Etats-Unis de consulter la mission onusienne avant d'accorder ses aides à la province. Une fois encore, le budget du Département d'Etat est source de dispute entre des parlementaires pro-Maroc et des partisans du Polisario. Cette année, le lobby du Front, appuyé par les conseils d'un cabinet d'avocats, tente une nouvelle manœuvre, révèle le site Al-Monitor. Deux sénateurs américains, Lindsey Graham (Républicains) et Patrick Leahy (Démocrates) ont introduit une proposition exigeant des services de Rex Tillerson de «consulter» d'abord la Minurso avant de donner son feu vert aux aides destinées au Sahara. «Notre intention est de soutenir les programmes de développement au Sahara occidental de manière à ce qu'il soit compatible avec le mandat de la Minurso», a défendu Leahy dans des déclarations à Al-Monitor. Une initiative qui a eu la bénédiction du sénateur James Inhofe. Faire oublier le revers de 2017 La même source précise que la proposition en question n'a pas été soumise à l'approbation des membres du Congrès à l'occasion de l'examen du budget 2018 du Département d'Etat. Force est de constater que Lindsey Graham a complètement basculé dans les rangs des partisans du Polisario. Son nom figurait pourtant sur une lettre portant la signature de 54 sénateurs adressée à Hilary Clinton, alors secrétaire d'Etat sous le premier mandat du président Barack Obama, appelant Washington à soutenir le plan d'autonomie au Sahara présenté au Maroc en 2007 et à œuvrer pour la stabilité dans la région de l'Afrique du Nord. En 2017, le royaume a réalisé un succès diplomatique aux Etats-Unis. Il a réussi à faire en sorte que les fonds qui lui sont alloués, dans le programme annuel d'aides international des Etats-Unis, incluent aussi le Sahara. Mieux encore, le Congrès a appelé l'administration Trump «à soutenir les investissements du secteur privé au Sahara occidental». Et demandé au secrétaire d'Etat de présenter un rapport «décrivant les dispositions prises pour renforcer le contrôle de la livraison de l'assistance humanitaire aux réfugiés en Afrique du Nord». Cette année, le lobby pro-Polisario tente de faire oublier le revers qu'il a subi il y a quelques mois. Les convoitises américaines pour tirer profit de l'exploitation des réserves de gaz de schiste dans le sud de l'Algérie seraient-elles à l'origine de cette proposition des deux sénateurs ?