Vendredi prochain, le roi Mohammed VI est attendu à Washington. Un déplacement qui sera sans doute suivi de près par les partisans du Polisario au Capitole qui n'ont pas manqué l'occasion d'interpeller le président américain sur l'épineux sujet des droits de l'homme au Sahara. A une semaine de la première réunion entre le roi Mohammed VI et Barack Obama, le Polisario peine à mobiliser ses alliés. Son projet d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental n'a, pour le moment, recueilli l'adhésion que de deux élus qui ont «répondu» favorablement à l'appel des amis de Mohamed Abdelaziz. Il s'agit des sénateurs James Inhofe (républicain) et Patrick Leahy (démocrate). Les deux élus viennent, en effet, d'adresser, en ce sens, une missive conjointe au président Barack Obama. «Nous vous adressons cette lettre pour vous demander d'examiner la question des violations incessantes des droits de l'homme au Sahara occidental avec le roi marocain Mohammed VI au cours de sa prochaine visite aux Etats-Unis», demandent-ils. Obama se laissera-t-il influencer ? En sollicitant l'intervention du locataire de la Maison Blanche, les deux sénateurs s'appuient sur le rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, datant d'avril dernier. Le représentant onusien recommandait alors l'instauration d'une «surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental», devenue, selon les termes du Sud-coréen, «de plus en plus urgente». Fort de cet argument de taille, les sénateurs James Inhofe et Patrick Leahy demandent au président Obama d'exercer des pressions sur le roi Mohammed VI en vue de «cesser son opposition à la création d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la Minurso». Outre le rapport du SG de l'ONU, les deux élus rappellent au président Obama, le projet de résolution déposé, en avril dernier par sa propre administration, au Conseil de sécurité réclamant un élargissement des prérogatives de la Minurso. Le Centre Kennedy frappe à la porte de John Kerry Dans une répartition des rôles bien ficelée, Mme Kerry Kennedy la présidente du Centre Robert Kennedy, s'est adressée, sur le même sujet, à son ami John Kerry, avant qu'il annule sa visite au Maroc. Dans sa lettre, elle rappellait au Secrétaire d'Etat américain les visites qu'ils ont effectué, tous les deux, au Sahara et dans les camps de Tindouf en Algérie, au cours desquelles «nous avons écouté les témoignages de première main sur de nombreuses violations des droits humains commises par l'Etat marocain. Ces exactions se poursuivent sans relâche, en partie, parce qu'il n'y a pas de groupe ou mécanisme international sur le terrain pour surveiller les violations». Les prochains jours devraient connaître d'autres interventions de ce genre, émanant notamment, de Human Right Watch et d'Amnesty International. Autant dire que la visite du roi Mohammed VI est très attendue par tout ceux souhaitant mettre la pression sur le Maroc sur la question des droits de l'homme au Sahara.