C'est aux Etats-Unis que se joue l'avenir du conflit du Sahara occidental. Marocains et polisariens, se précipitent dans ce pays pour y présenter leurs arguments et rallier le maximum de personnalités politiques à leurs causes. C'est dans ce contexte que s'inscrit la nouvelle visite du chef du Polisario à Washington et à New York. Nouvelle offensive diplomatique du Polisario aux Etats-Unis. Depuis, hier, Mohamed Abdelaziz se trouve dans le pays de l'oncle Sam. Un séjour de plusieurs jours au cours duquel, il devra rencontrer des personnalités politiques à Washington issues des partis républicain et démocrate. Il fera également un détour du côté du siège des Nations-Unies à New York. Des sources au Sahara estiment que le programme de ce déplacement du chef du Front aurait été préparé en coordination avec la présidente du Centre Robert Kennedy. Mme Kennedy, grâce à son fort engagement pour la défense du Polisario et ses solides réseaux au sein du parti démocrate, a réussi à reléguer au second plan le cabinet d'avocats Foley Hoag, autrefois principal lobby du Polisario à Washington. En avril, en plein débat au Conseil de sécurité sur le projet de résolution américain proposant un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara, Kerry Kennedy s'est envolée, d'urgence, à Madrid pour rencontrer le chef de la diplomatie espagnole, José Margallo, afin de le convaincre de prendre fait et cause pour le Polisario. Une démarche, certes, infructueuse mais qui a montré que la dame ne trouve aucune difficulté à arracher des rendez-vous, et en un temps record, de personnalités politiques du niveau du ministre espagnol des Affaires étrangères. Une délégation du Congrès américain était à Tindouf Ce voyage du chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, intervient vingt-quatre heures seulement après que douze membres du Congrès américain aient terminé une visite, entamée mardi dernier, dans les camps de Tindouf. Visite au cours de laquelle, ils étaient accompagnés par six députés algériens. Avec l'administration Barack Obama, le Polisario et Kerry Kennedy savent parfaitement qu'ils ont une chance de glaner davantage d'appui à Washington. Ils l'ont montré d'ailleurs en avril. Fort de ce succès, ils commencent la deuxième phase de leur stratégie. Le Maroc va devoir activer ses réseaux diplomatiques pour ne pas retomber dans une position délicate comme en avril dernier.