En 2017, l'Algérie a dépensé 421 mille dollars en actions de lobbying aux Etats-Unis, alors que pour le Maroc ce montant atteint près de 1,8 million. Le dossier du Sahara happe la majorité de ce budget. C'est aux Etats-Unis que se joue l'avenir du conflit du Sahara occidental. Le Maroc et l'Algérie se précipitent vers ce pays pour y présenter leurs arguments et rallier le maximum de personnalités politiques à leurs causes. Une course qui bénéficie largement aux sociétés de lobbying aux Etats-Unis. En 2017, l'Algérie a déboursé plus de 421 mille dollars dans des opérations destinées à promouvoir ses positions auprès de l'administration Trump, selon un classement établit par le «Center for Responsive Politics (CRP)». Celui-ci s'appuie sur les chiffres du «Foreign Agents Registration Act (FARA)», relevant du Département de la Justice. La somme en question est totalement livrée par le gouvernement algérien. Les chiffres révélés par le CRP ne mentionnent aucune source de financement non-gouvernemental. Le cabinet d'avocat Foley Hoag, basé à Boston, est le canal choisi par le voisin de l'Est pour diffuser ses messages aux Etats-Unis. Le bureau retrouve des couleurs, alors qu'en 2013, il était sur le point d'être écarté par le Centre Robert Kennedy, présidé par Kerry Kennedy, notamment durant les dernières années de l'ère Mohamed Abdelaziz. Le Maroc a un nouveau lobbyiste Pour sa part, le site d'actualité Al-Monitor affirme que le cabinet a réalisé quelques succès. Il a persuadé le secrétaire général de l'ONU de relancer le processus de négociations entre le Maroc et le Polisario. Il a également poussé à inscrire la question sahraouie dans un projet de loi de crédits au Sénat. Enfin, il a contribué au succès de la campagne contre la nomination de Peter Pham, dit «Monsieur Afrique» au sein de l'administration Trump. Son principal échec reste, selon la même source, le passage dans le rapport du Département d'Etat sur les droits de l'Homme 2017, ayant qualifié de «séparatistes», les drapeaux de la «RASD» brandis lors d'une commémoration du premier anniversaire du décès de Mohamed Abdelaziz, organisée le 20 juin 2017 à Laâyoune. Par ailleurs et selon le «Center for Responsive Politics (CRP)», le royaume a dépensé en 2017 presque 1,8 million de dollars, répartis comme suit : 239 800 $ de la poche du gouvernement marocain et 1 538,962 $ de parties non-gouvernementales. En janvier dernier, le Maroc s'est offert les services d'une nouvelle société de lobbying aux Etats-Unis, Glover Park Group (GPG), pour une durée de 18 mois. Le montant du contrat s'élève à 360 000 dollars. GPG devra apporter un nouveau souffle aux relations avec l'administration Trump et promouvoir les investissements américains au royaume.