Des associations et comités de soutien au Hirak du Rif ont appelé, ce jeudi, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) à revenir sur sa décision de disperser les six militants détenus au centre de Tanger 2 et qui sont en grève de la faim, les 20 et 21 janvier. Plus tôt, l'instance a annoncé que les concernés seraient transférés vers différentes prisons du pays. Ce à quoi les détenus ont réagi en décidant que leur grève est désormais illimitée. La mesure de la DGAPR a été rendue publique, au lendemain où les figures de proue du mouvement social ont décidé de ne plus se nourrir pendant deux jours, initiative symbolique pour dénoncer la réponse sécuritaire aux différentes revendications sociales. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, six comités pour la libération des détenus politiques et d'opinion, des journalistes Soulaimane Raïssouni, Taoufik Bouachrine, Omar Radi et l'historien Maâti Monjib, ont dénoncé une «mesure de vengeance» de la part de l'administration pénitentiaire. Les signataires rappellent que les militants du Hirak, à leur tête Nasser Zefzafi, Mohamed Jelloul et Mohamed Haki ont multiplié les grèves de la faim par le passé, pour contester leurs conditions de détention et leurs difficultés à communiquer avec leurs proches. Ils appellent aussi le délégué général à l'administration pénitentiaire à «assumer l'entière responsabilité» des éventuelles conséquences sur «la santé et la sécurité des détenus politiques concernés, d'autant plus qu'ils ont annoncé une grève de la faim illimitée, selon les dernières nouvelles reçues».