Le dossier sur la délimitation des frontières maritimes entre le Maroc et les Iles Canaries (Espagne) est pour le moins épineux. Selon Canariasaldia.com, la dernière réunion entre la commission marocaine et son homologue espagnole organisée il y a un an, n'a rien apporté de nouveau. Après des atermoiements l'année dernière avec plusieurs reports, il semblerait qu'aucune date n'est été fixée pour continuer les négociations. Une source au ministère des Affaires étrangères marocain a déclaré : «il n'existe toujours pas de date pour un prochain rendez-vous. Nous avons échangé des ordres du jour, mais il n'y a rien de concret pour le moment". Par ailleurs, Maria Teresa Fernandez de La Vega, vice présidente du gouvernement avait déclaré que les négociations quand à la délimitation des frontières maritimes entre le Maroc et les îles Canaries allaient « rapidement » reprendre. Suite à ces déclarations, la coalition dans l'archipel a estimé que « Islas Canarias » comme l'appelle les Espagnols, doivent être fortement représentées dans les prochaines négociations avec le Maroc. La délimitation des frontières maritimes revêt un caractère important au niveau de l'économie des deux pays. En plus du secteur de la pêche, la prospection pétrolière offshore dépendra de cette frontière. En 2001, José Maria Aznar à l'époque chef du gouvernement, avait autorisé la société « Repsol » à mener des explorations dans les eaux se trouvant près de Lanzarote et de Fuerteventura. Si on ajoute à ces questions les points sur l'environnement, les transports maritimes et enfin les opérations de sauvetage maritime, on comprend pourquoi les négociations prennent du temps. Le ministre marocain des Affaires Etrangères estime que la priorité doit être donné à la délimitation des frontières «la première chose est de délimiter ce qui appartient à chaque pays ». La vision du Maroc quand à cette délimitation maritime repose sur la théorie des limites fixées par référence à la partie dont le plateau continental est immergé dans la partie atlantique. Ainsi les limites maritimes du Maroc iront jusqu'à une vingtaine de kilomètres des côtes de Lanzarote. Cette vision n'est pas vraiment du goût des Espagnols qui préfèrent que les frontières soient fixées selon une ligne médiane entre l'archipel des Canaries et le Royaume chérifien.