La décision du Conseil de Bank Al-Maghrib de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2% vise à juguler la spirale inflationniste au niveau national, a indiqué, mardi 27 septembre à Rabat, le Wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri. Intervenant lors d'un point de presse tenu à l'issue de la 3ème réunion du Conseil de BAM de l'année 2022, Jouahri a fait état d'une poursuite de la montée de l'inflation avec une diffusion « plus large » des pressions inflationnistes. L'inflation continue d'être alimentée par des pressions d'origine externe, mais aussi interne, a relevé le Wali de BAM, précisant que les dernières données disponibles montrent une large diffusion vers les prix des produits non échangeables. « La diffusion de la hausse s'élargit. Sur les 116 sections de produits et services qui composent le panier de référence de l'indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier 2022 et 23% en moyenne entre 2018 et 2019 », a-t-il expliqué. La persistance des prix élevés des matières premières alimentaires et énergétiques porterait l'inflation à un niveau élevé en 2022, soit 6,3% au lieu de 1,4% en 2021, a-t-il fait observer. En 2023, l'inflation devrait revenir à 2,4% en moyenne, a estimé le gouverneur de BAM, précisant que ces prévisions incluent l'effet de l'augmentation du taux directeur. De même, Jouahri a noté que cette décision de relever le taux directeur tient également compte des différentes mesures prises récemment par le gouvernement pour soulager le pouvoir d'achat des citoyens. « Nous continuerons à regarder de près la conjoncture économique, aux niveaux national et international, en particulier dans ce contexte empreint de plusieurs incertitudes », a-t-il assuré. Par ailleurs, Jouahri a noté une « forte décélération de la croissance de l'économie nationale en 2022 », faisant savoir qu'après un rebond à 7,9% en 2021, la croissance de l'économie nationale ralentirait à 0,8% en 2022. En 2023, la croissance s'établirait à 3,6% avec un redressement de 11,9% de la valeur ajoutée agricole, a estimé Jouahri.