La décision du Conseil de Bank Al-Maghrib de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2% vise à juguler la spirale inflationniste au niveau national, a indiqué, mardi à Rabat, le Wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri. Intervenant lors d'un point de presse tenu à l'issue de la 3ème réunion du Conseil de BAM de l'année 2022, M. Jouahri a fait état d'une poursuite de la montée de l'inflation avec une diffusion "plus large" des pressions inflationnistes. L'inflation continue d'être alimentée par des pressions d'origine externe, mais aussi interne, a relevé le Wali de BAM, précisant que les dernières données disponibles montrent une large diffusion vers les prix des produits non échangeables. "La diffusion de la hausse s'élargit. Sur les 116 sections de produits et services qui composent le panier de référence de l'indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier 2022 et 23% en moyenne entre 2018 et 2019", a-t-il expliqué. La persistance des prix élevés des matières premières alimentaires et énergétiques porterait l'inflation à un niveau élevé en 2022, soit 6,3% au lieu de 1,4% en 2021, a-t-il fait observer. En 2023, l'inflation devrait revenir à 2,4% en moyenne, a estimé le gouverneur de BAM, précisant que ces prévisions incluent l'effet de l'augmentation du taux directeur. De même, M. Jouahri a noté que cette décision de relever le taux directeur tient également compte des différentes mesures prises récemment par le gouvernement pour soulager le pouvoir d'achat des citoyens. "Nous continuerons à regarder de près la conjoncture économique, aux niveaux national et international, en particulier dans ce contexte empreint de plusieurs incertitudes", a-t-il assuré. Par ailleurs, M. Jouahri a noté une "forte décélération de la croissance de l'économie nationale en 2022", faisant savoir qu'après un rebond à 7,9% en 2021, la croissance de l'économie nationale ralentirait à 0,8% en 2022. En 2023, la croissance s'établirait à 3,6% avec un redressement de 11,9% de la valeur ajoutée agricole, a estimé M. Jouahri.