Mise en place du dispositif de soutien au TPME, simplification des procédures, réforme des CRI... Lors d'une rencontre avec le patronat, le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques a fait le point sur les nombreux chantiers en cours visant à booster l'investissement privé au Maroc. Suivez La Vie éco sur Telegram La mise en œuvre de la Charte de l'investissement a été au cœur d'une rencontre tenue, mardi à Casablanca, entre le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, Karim Zidane, et les membres du Conseil d'Administration de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Le ministre a d'emblée rappelé le rôle crucial que jouent les opérateurs privés dans la dynamique d'investissement et la création d'emploi, et que son département est à l'écoute des doléances des entrepreneurs et patrons d'entreprises pour faciliter davantage l'acte d'investir au Maroc. Concernant le bilan de la Charte de l'investissement, lancée il y a deux ans, les chiffres dévoilés par le ministre témoigne de la pertinence des dispositifs mis en place. Ainsi, depuis l'opérationnalisation de la Charte, 191 projets ont été approuvés avec 326 MMDH d'investissements prévisionnels. Ces projets, validés par sept commissions nationales de l'investissement (CNI), devraient générer 150.000 emplois directs et indirects à travers le Royaume. Plus en détail, le dispositif principal de la nouvelle charte a permis l'accompagnement de 179 projets pour un montant total de 248 MMDH, permettant la création de 38.526 emplois directs et de 53.188 emplois indirects. Pour ce qui est du dispositif stratégique, il a permis d'accompagner 12 projets pour un total de 78 milliards de dirhams, créant 17.665 emplois directs et 40.697 indirects. Pour ce qui est du très attendu dispositif spécifique de soutien aux TPME, Zidane a indiqué que le décret d'application est en cours de discussion au gouvernement, avec une adoption prévue dans les semaines à venir. Le ministre a profité de l'occasion pour en dévoiler les contours : il s'adressera aux personnes morales dont le chiffre d'affaires est compris entre 1 et 200 millions de dirhams. Pour bénéficier de ce dispositif de soutien, le projet d'investissement doit se situer entre 1 et 50 millions de dirhams. La gouvernance de ce dispositif spécifique sera décentralisée, s'appuyant sur les Centres régionaux d'investissement et les Comités régionaux unifiés d'investissement, sous la supervision de la Commission nationale de l'investissement. Notons à ce sujet que le projet de décret portant réforme des CRI et des CRUI a été adopté lors du Conseil de gouvernement du 7 mars. Zidane a également insisté sur les efforts déployés par le gouvernement pour simplifier le parcours de l'investisseur. Un plan d'action en cinq volet a été ainsi préparé, sur la base des résultats d'une étude réalisée en partenariat avec la CGEM et le ministère de la transition numérique. La simplification de l'acte d'investir est au cœur des doléances du patronat. «La digitalisation n'a pas encore eu les effets escomptés sur la fluidification du parcours de l'investisseur. Les délais d'obtention d'autorisations, la multiplication des interlocuteurs et bien d'autres obstacles n'encouragent pas l'investissement, qu'il soit national ou étranger», a déclaré à ce sujet Chakib Alj, président de la CGEM. «La mise en place de certaines mesures comme le remplacement de 80% des autorisations par des cahiers des charges avec contrôle à posteriori, auraient un impact formidable sur l'investissement dans notre pays», a-t-il espéré. Chakib Alj a soulevé d'autres défis à relever pour que l'investissement privé puisse réaliser tout son potentiel, notamment la formation professionnelle qu'il faut «revoir en profondeur», et la révision du Code du travail. Le patron des patrons n'a pas manqué de souligner l'importance de ces chantiers pour surfer sur le momentum «exceptionnel que traverse le Maroc». «Nous nous attendons donc à ce que l'objectif d'atteindre 550 milliards de dirhams d'investissement privés entre 2022 et 2026, soit dépassé. 2024 a été une très bonne année pour l'investissement privé au Maroc avec 120 milliards de dirhams, une augmentation de 20% par rapport à 2023», a-t-il indiqué. Et de conclure: «Face à cela, il est important de continuer à simplifier l'acte d'investir et donner à l'entreprise marocaine lisibilité, visibilité et d'autres moyens dont elle a besoin pour être compétitive et se projeter dans l'avenir. Tout comme il est important que l'entreprise continue à investir et à créer de la valeur ajoutée».en-v