La deuxième réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), s'est tenue ce mardi 21 juin. La banque centrale a ainsi révélé tabler sur une inflation qui devrait atteint 5,3% pour 2022 avant de décélérer à 2% en 2023. Sa composante sous-jacente atteindrait 5,2% en 2022 puis reviendrait à 2,5% l'année prochaine. Pour Wali Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, cette inflation demeure « importée », causée par des facteurs d'origine externe qui restent non-maitrisables. S'exprimant lors du point de presse consécutif à cette réunion, Jouahri a expliqué que « les pressions inflationnistes continuent d'être nourries principalement par des facteurs d'origine externe, comme le reflète l'accélération sensible de l'inflation des biens échangeables ». L'inflation des biens non échangeables, impactée essentiellement par des facteurs internes, continue d'évoluer à un niveau contenu, a-t-il fait observer. Outre le renchérissement des carburants et lubrifiants, l'accélération de l'inflation a été portée par la nette hausse de l'inflation sous-jacente qui s'est établie à 5,5% au lieu de 4,4%. Cette dernière a été tirée par l'envolée des prix de sa composante échangeable, en particulier alimentaire, a noté Jouahri, soulignant que les prix des produits alimentaires échangeables inclus dans l'inflation sous-jacente ont en effet augmenté de 11,6% après 8,5% au premier trimestre avec notamment un accroissement de 15,4% après 12,2% des prix des « produits à base de céréales » et de 20,4% contre 15% de ceux des « huiles « dans un contexte de poursuite de la flambée de leurs cours internationaux. Il a, de même, soutenu que le conflit russo-Ukraine, le resserrement des politiques monétaires et la détérioration des perspectives économiques font aussi que le niveau de l'inflation au niveau international demeure relativement en hausse, précisant en ce sens qu'aux États-Unis, l'inflation atteindrait 7,8% en moyenne cette année, et dans la zone euro, elle s'accélérerait à 7,2% en 2022. Au niveau national, tirés principalement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que par l'accélération de l'inflation chez les principaux partenaires commerciaux, les prix à la consommation ont connu une hausse sensible au cours des quatre premiers mois de l'année avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel. Cette tendance devrait se poursuivre à court terme, l'inflation devant atteindre, selon les projections de la BAM, 5,3% pour l'ensemble de cette année avant de décélérer à 2% en 2023.