Sous le hashtag #BoycottFrenchProducts, des Marocains ont appelé sur Facebook au boycott des produits français en réponse à la décision de la France de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux citoyens marocains, algériens et tunisiens. De son côté le gouvernement algérien a décidé de demander des comptes à l'ambassadeur de France à Alger et les Tunisiens ruminent leur colère silencieusement. Le gouvernement français justifie cette démarche en invoquant le prétendu refus des trois pays maghrébins de coopérer avec les autorités françaises au rapatriement de leurs ressortissants une fois qu'ils ont reçu un arrêté d'expulsion. Les chiffres du ministère français de l'Intérieur français montrent que les tribunaux français ont rejeté 3 301 demandes de visa de Marocains au cours des six premiers mois de cette année. Seules 80 personnes ont été expulsées du territoire français pour n'avoir pas obtenu de titre de transport depuis le Maroc. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a condamné la semaine dernière cette décision comme "injustifiée", affirmant que le Maroc gérait soigneusement les problèmes des migrants afin de trouver un équilibre entre autoriser la liberté de circulation et freiner la migration illégale. Boycott Ce n'est pas la première fois que les Marocains appellent au boycott des produits français. L'année dernière, le hashtag #BoycottFrenchProducts a été massivement partagé sur plusieurs réseaux sociaux en réponse à la campagne anti-islam du gouvernement français. Après le meurtre du professeur de français Samuel Paty en octobre 2020, l'usage polarisant du langage par le président Emannuel Macron et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, entre autres, a suscité de nombreuses critiques de la part des pays musulmans. De nombreux pays arabes ont rejoint le boycott, qui a reçu un large soutien, notamment après l'appel du président turc Recep Tayyip Erdoğan . Initialement, le ministre français du Commerce Franck Riester a déclaré que son pays « n'a pas peur d'une campagne de boycott », mais après que la campagne se soit renforcée et étendue à d'autres pays musulmans, le président français Emmanuel Macron a nuancé la position de son gouvernement sur les caricatures du prophète et d'appeler les pays musulmans à mettre fin au boycott. Selon UN Comtrade, la base de données des Nations Unies sur le commerce international, 4,6 milliards d'euros ont été exportés de France vers le Maroc en 2019.