La décision du gouvernement français de réduire les visas aux marocains a investi l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin a été interpelé par des députés insatisfaits de la démarche de Paris. Le gouvernement français a décidé de réduire le nombre de visas accordés au Maroc et à l'Algérie de 50% et à la Tunisie de 30%, par rapport à 2020, année de la crise sanitaire. L'annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, qui a déclaré que « certes c'est une décision drastique, mais c'est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n'acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas garder en France ».
Une décision vexatoire
M'jid El Guerrab, député des Francais du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest auprès de l'Assemblée nationale, n'a pas manqué l'occasion de fustiger cette décision « vexatoire » selon lui en interrogeant le Ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin. Cette décision qui intervient au moment où la France souhaite jouer une nouvelle partition avec le continent africain n'est pas en harmonie avec le discours de Ouagadougou selon le député, un discours où le président Emmanuel Macron avait annoncé les axes de la relation qu'il veut fonder entre la France et le continent africain. Pour le député français : « Restreindre l'attribution des visas à ces pays peut sembler vexatoire pour les étudiants, chercheurs, entrepreneurs, artistes et autres forces vives qui sont des passerelles entre les deux continents ». Pour lui, cette mesure risque d'influencer « les classes moyennes pour lesquelles le visa est un oxygène pour voir le monde ou même un laissez-passer pour la réussite professionnelle ». Ainsi M'jid El Guerrab a plaidé pour un changement de logiciel « pour qu'en lieu et place de la vexation, on introduise de la responsabilité ».