Classé parmi les défis de notre temps, Si nous ne changeons pas dès à présent nos habitudes, la demande mondiale d'eau pourrait augmenter de 50% d'ici à 2030. Le site Agrimaroc rapporte que l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) annonce que plus de trois milliards de personnes vivent dans des régions agricoles qui connaissent des niveaux élevés à très élevés de pénurie d'eau ou de rareté de l'eau, et presque la moitié d'entre elles sont confrontées à de graves contraintes hydriques. Pour la FAO, l'agriculture est à la fois une cause et une victime de la pénurie d'eau. L'agriculture représente près de 70% des prélèvements d'eau, et jusqu'à 95% dans quelques pays en développement. Avec le temps, nous devons apprendre à utiliser nos ressources naturelles de façon plus judicieuse et l'eau ne fait pas exception. Par exemple, le choix d'une culture a des conséquences sur la quantité d'eau utilisée. Saviez-vous que les cultures de légumineuses ont une faible empreinte hydrique? Il faut seulement 1 250 litres d'eau pour produire 1kg de lentilles, alors qu'il faut 13 000 litres d'eau pour produire 1kg de bœuf! « Par le présent rapport, la FAO envoie un message fort : si nous tenons à respecter l'engagement qui a été pris de réaliser les Objectifs de développement durable, alors nous devons nous attaquer vigoureusement et sans attendre aux pénuries d'eau et à la rareté de l'eau dans le secteur agricole », souligne le directeur général de la FAO, M. QU Dongyu, dans l'avant-propos du document. Selon Agrimaroc, citant le rapport, les ressources en eau douce disponibles, par personne, ont diminué de plus de 20% ces vingt dernières années au niveau mondial. Il faudra donc produire plus avec moins, en particulier dans le secteur agricole, le plus gros utilisateur d'eau dans le monde. Une meilleure gestion des ressources en eau, prenant appui sur une gouvernance efficace et de solides institutions – y compris des droits d'usage et des régimes fonciers applicables à l'eau sur lesquels les gens puissent compter et qui reposent sur la comptabilité et l'audit de l'eau – est une condition essentielle à la sécurité alimentaire et à la nutrition dans le monde, ainsi qu'à la réalisation des ODD, estime le rapport intitulé « La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2020 ». Les mesures possibles sont multiples, depuis l'investissement dans des techniques de récupération et de conservation de l'eau, en zone pluviale, jusqu'à la remise en état et la modernisation des systèmes d'irrigation, en zone irriguée, relève le rapport. En complément de ces mesures, il faut aussi mettre en place de bonnes pratiques agronomiques, et par exemple adopter des variétés qui supportent bien la sécheresse, et de meilleurs outils de gestion – parmi lesquels la tarification de l'eau et des outils d'allocation des ressources en eau, comme par exemple des quotas et des droits d'usage – afin d'assurer un accès équitable à l'eau dans des conditions durables, ajoute la même source. Réaliser les engagements internationaux pris au titre des ODD, y compris l'objectif Faim zéro (ODD 2), «c'est encore possible» affirme le rapport, mais seulement si les ressources en eau douce et l'eau de pluie font l'objet d'une exploitation plus productive et plus durable dans le secteur agricole – lequel représente plus de 70% des prélèvements d'eau dans le monde. La pénurie d'eau devrait s'intensifier sous l'effet du changement climatique. Selon les prévisions, les températures vont augmenter dans le monde entier. Ces épisodes de sécheresse plus fréquents et plus graves ont un impact sur la production agricole. La hausse des températures se traduit aussi par un besoin en eau plus important des cultures. Nous devons non seulement améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau et de la productivité agricole, mais aussi prendre des mesures pour récupérer et réutiliser nos ressources en eau douce et intensifier l'utilisation sûre des eaux usées. Cela n'empêchera les épisodes de sécheresse, mais cela permettra de prévenir les famines et les perturbations socio-économiques qui en découlent.