Fouad Mekouar, de l'Association marocaine pour l'appui, le lien, l'initiation des familles des personnes souffrant de troubles psychiques (Amali), a confirmé que le Maroc enregistre un déficit au niveau des psychiatres, puisqu'il compte actuellement 306 psychiatres dans les secteurs public et privé. Le porte-parole d'Amali a ajouté, dans un communiqué au quotidien publié par le Quotidien « L'Opinion » que le Royaume ne dispose que de 2225 lits dédiés à la santé mentale, répartis entre 34 établissements qui dispensent des traitements en psychiatrie et en addiction, à raison de 0,7 lit pour 100.000 personnes, alors que la norme internationale recommande un lit pour chacun 10 mille personnes. En fin août, l'OMS avait annoncé que « Déjà limité avant la pandémie, l'accès à des soins de santé mentale de bonne qualité et financièrement abordables, surtout dans les situations d'urgence humanitaire et les zones de conflits, a été encore réduit par la pandémie de la Covid 19, qui a perturbé les services de santé partout dans le monde », souligne un communiqué de l'OMS en annonce de la campagne mondiale organisée le 10 octobre à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. Selon M. Mekouar la répartition régionale de ces ressources est injuste, car l'axe Casablanca-Kénitra se taille la part du lion (60% pour Casablanca seul). Concernant les médicaments, le président de l'association (Amalie) a estimé que le budget de 90 millions de dirhams alloué aux médicaments psychiatriques reste insuffisant en l'absence de médicaments de la nouvelle génération. En revanche, la recherche nationale sur la prévalence des troubles mentaux et des conduites addictives au Maroc, menée par le ministère de la Santé en coopération avec l'Organisation mondiale de la santé, a révélé que 26,5% des Marocains souffrent de troubles dépressifs. L'Etude a montré que 9% souffrent de troubles anxieux, 5,6% de troubles mentaux, 1% de schizophrénie, 2% de consommation excessive d'alcool et 1,4% d'alcoolisme. Sur la question de la prévention, Pr Mohamed Agoub, psychiatre et président de la ligue pour la santé mentale déclare qu'« Il y a eu d'autres initiatives de ce genre, notamment au niveau de l'Ordre National des Médecins ou encore dans certaines entreprises et écoles qui ont mis en place des dispositifs dédiés à l'assistance psychologique ». Mieux, il ajoute « Nous avons vu dans les consultations des personnes qui ont des troubles liés à la peur de la maladie, mais aussi causés par le confinement et les répercussions psychiques qu'il peut parfois engendrer. Ces centres d'écoute ont prouvé leur importance, car ils ont participé à prévenir des troubles plus graves puisque les personnes fragiles qui n'ont pas accès à une aide de ce genre peuvent développer des troubles plus graves et plus durables », confie le praticien.