Le ministère de l'Agriculture estime la production des trois principales céréales du pays - blé tendre, blé dur et orge - à 30 millions de quintaux pour la campagne agricole 2019-2020. Le chiffre représente une baisse de 42% par rapport à la saison 2018-2019. La production céréalière prévue comprend 16,5 millions de quintaux de blé tendre, 7,5 millions de quintaux de blé dur et 5,8 millions de quintaux d'orge. Malgré la baisse prévue, l'approvisionnement en céréales sur les marchés marocains restera constant, car le stock du Maroc peut couvrir les besoins des citoyens pendant plus de quatre mois et demi, a déclaré le ministère dans un communiqué le mercredi 22 avril. Le ministère a mis en place plusieurs mesures pour reconstituer le stock et maintenir la disponibilité des céréales sur les marchés nationaux Sécuriser le stock En vue des perturbations annoncées sur le marché mondial, le Maroc est en train de sécuriser son stock de céréales. Avec des prévisions tablant sur une récolte de céréales maigre, le volume des importations s'est chiffré à 3,5 millions de tonnes, jusqu'à la fin du mois d'avril. Cette forte hausse des importations de 38% intervient après la liberté donnée aux importateurs de saisir les opportunités sur les marchés internationaux, indique l'Opinon, d'autant plus que le pays a suspendu les droits de douanes sur le blé. Actuellement, le Maroc a stocké la moitié des besoins annuels des minotiers dans les silos. La tendance devrait encore s'accentuer puisque plusieurs grands bateaux céréaliers sont attendus les deux prochains mois à Casablanca, Jorf Lasfar et Agadir. Du fait de la sécheresse et de la crise du coronavirus (Covid-19), beaucoup de pays sont désireux d'augmenter leurs achats afin de sécuriser les approvisionnements en produits agricoles et alimentaires. En Asie, par exemple, les pays se ruent vers le riz avec des importations faramineuses. Pour rappel, la Russie a décidé de suspendre temporairement ses exportations de céréales (blé, orge, maïs, seigle), l'Ukraine a presque atteint son quota d'exportation pour le blé. Par ailleurs, beaucoup de pays de l'Union Européenne comme la France ont revu leurs prévisions, pour les exportations de céréales, à la hausse.