Les opérations d'importation du blé tendre entament leur dernière ligne droite. Diagnostic du marché, avant la clôture de la campagne 2018. Le gouvernement table sur une campagne céréalière moyenne. Avec 70 millions de quintaux (Mqx), nous sommes bien loin des 96 Mqx réalisés lors de la campagne 2016-17. Pour résorber ce gap et répondre à la demande du marché local, le gouvernement a «estimé opportun de ramener le taux du droit d'importation appliqué au blé tendre à son niveau qui prévalait avant le 15 mai 2017, soit 30% au lieu de 135% actuellement, et ce, à partir 1er décembre 2017. Le taux proposé devra permettre d'avoir un prix de revient, sortie port, aux alentours de 250-260 dirhams par quintal», explique le ministère des Finances dans la note de présentation de la Loi de finance 2018. Le Maroc profite d'une conjoncture internationale favorable. «Au plan international, le bilan mondial céréalier reste globalement favorable assurant une stabilité relative des prix, grâce à une très bonne production mondiale des céréales et à un stock de report mondial prévisionnel toujours en amélioration par rapport à l'année précédente», ajoute le gouvernement. Le cours du blé tendre dans l'UE est de 163 euros, en baisse de 13,5 euros sur une année. Pour approvisionner le marché, l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) avait lancé, fin décembre, deux appels d'offres. Le premier est relatif à l'attribution des contingents tarifaires préférentiels de blé tendre et de blé dur dans le cadre de l'Accord de libre-échange Maroc-USA. Le deuxième appel d'offres est relatif aux contingents tarifaires préférentiels des céréales et légumineuses dans le cadre de l'Accord d'association Maroc-UE. Les soumissionnaires attribués ont été connus début janvier. Pour l'importation des USA, six soumissionnaires ont été retenus. Dans cette liste, on retrouve des acteurs du marché suivants : GROMIC, GRADERCO, CASA GRAINS, IZDA, ABDA CEREALES et NADOR CEREALES. Ces minotiers importeront pour 315.000 tonnes de blé tendre, au plus tard le 31 mai 2018. C'est la date limite de réalisation de cette opération fixée par l'ONICL. Le deuxième appel d'offres dans le cadre de l'Accord Maroc-UE concerne une quantité similaire de 364.000 tonnes de blé tendre. Quasiment la même liste de soumissionnaires a été retenue, s'y ajoutent l'UMPC et DALIA COMODEX. La date limite du 31 mai fixée par l'ONICL correspond à la période fixée par le gouvernement dans le cadre de la Loi de finances 2018.Le royaume figure ainsi au 11e rang des plus gros importateurs de blé au monde. Au titre de la campagne 2016-17, le Maroc avait importé 75 Mqx de céréales (blé tendre, dur, orge et maïs). Un niveau en hausse de 10% par rapport à la campagne précédente afin de compenser la faible récolte de 2016. Les importations de blé tendre représentent 50% des importations des céréalières (42 Mqx), en augmentation de 27% par rapport à 2016. 15 mars pour la FNBT L'ONICL vient d'annoncer aussi le deuxième appel d'offres de l'année pour l'approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre destiné à la fabrication de la Farine nationale de blé tendre (FNBT). Les candidats peuvent soumissionner en option pour une ou plusieurs zones bénéficiaires, mais il ne peut être retenu que dans la limite de la quantité maximale spécifiée sans pour autant dépasser le stock déclaré et la quantité correspondante à son cautionnement. Le prix fixé par l'Etat, est de 258,80 dirhams le quintal. Les minotiers retenus seront annoncés le 15 mars prochain. C'est le deuxième appel d'offres de l'année destiné l'approvisionnement en FNBT. Le premier a été déjà attribué à différentes minoteries dans les régions ciblées par la subvention. La quantité acquise est de 1,3 Mqx. Compensation. 1 milliard pour la farine subventionnée La réduction du contingent de la Farine nationale de blé tendre (FNBT) à 6,5 millions de quintaux à fin 2016 et en raison du non-recours au système de restitution à l'importation du blé tendre, suite à la baisse des cours de ce produit sur le marché international, la charge de compensation de la FNBT et du blé tendre est passée, au titre de l'année 2016, à 1 milliard de dirhams, accusant ainsi un repli de 62% par rapport à l'année 2013. En 2008, cette charge était de 4,8 MMDH.