Créée il y a dix-huit ans, SOS Villages d'Enfants Maroc a pu sauver des centaines voire des milliers d'enfants des rues. Pour la bonne cause, ces enfants sans leur famille biologique ont pu retrouver leur dignité de vivre, l'espoir. Association reconnue d'utilité publique, SOS Villages accompagne quotidiennement près de 800 enfants ayant perdu la prise en charge parentale à travers le Royaume en 2018 à travers 3 programmes d'intervention : la protection des enfants ayant perdu leur famille, la prévention auprès des familles vulnérables et l'insertion socio-professionnelle des jeunes. Autant les programmes riches et intéressants, corollairement autant les moyens donc pour leur mise en œuvre qui demeurent aujourd'hui, problématiques. Au Maroc, 85.000 enfants sont privés de famille selon les sondages de Entraid, datant de 2016. De son côté, le cabinet Amers/Inseff estime que dans le royaume, 35 enfants sont abandonnés chaque jour. Face à ce drame répétitif, SOS Village d'Enfants Maroc s'est engagé pour la bonne cause en prenant sous sa responsabilité un certain nombre d'enfants. L'acte de SOS Village s'inscrit dans une volonté de donner à chaque enfant une prise en charge afin de lui donner Espoir. Cette prise en charge « convenable » des enfants exige des moyens et aujourd'hui, face à la précarité devenant plus croissante dans le monde, le Maroc ne faisant pas exception, SOS Villages d'Enfants doit assurer continuellement ses engagements malgré une tension financière extrêmement tendue. « Pour des besoins estimés à moins de 2.000 dirhams par mois, par enfants pour 800 enfants à qui il faut assurer une bonne alimentation, garder en bonne santé, envoyer à l'école, qualifier, accompagner, pour qu'ils trouvent un travail… il y'a une crainte quotidienne », déclare la présidente de SOS Village d'Enfants Maroc, Béatrice Béloubad. Quid de la subvention des pouvoirs publics, madame Béloubad estime qu'« elle couvre à peine 10% du budget, donc très limité et les 90% restant doit être trouvé auprès du grand public, les donateurs». Pour ce faire SOS Village lance des campagnes de sensibilisation pour se faire connaître. « Tout le monde peut s'impliquer pour devenir parrain ou marraine de SOS village d'Enfants », déclare la directrice. Qu'elle précise que « l'idée c'est de donner une petite somme et la donner sur la durée parce qu'une prise en charge d'un enfant qui n'a pas de famille à SOS village d'Enfants dure en moyenne 20 ans ». Une soirée caritative pour sensibiliser Accompagné d'artistes engagés pour la bonne cause, SOS village d'Enfants organise le 27 Avril 2019, une soirée caritative destinée à collecter des fonds pour soutenir la prise en charge des enfants qui grandissent sans famille. « La mobilisation de tous est cruciale car elle permettra de continuer d'assurer les besoins essentiels en nourriture, éducation et habillement des enfants pris en charge par l'association », explique madame Béloubad, directrice de SOS Villages d'Enfants Maroc. L'évènement verra la participation de nombreuses stars de la chanson et de la scène humoristique marocaine, qui ont répondu présents à l'appel de l'association. Ferdaous chanteuse à la voix d'or, Lamiss violoniste virtuose, et Asmaa El Arabi, l'humoriste marocaine au regard incisif et plein de dérision, se sont engagées pour porter la voix des enfants durant cette soirée. « Je suis heureuse de contribuer à ma façon depuis 2006 au soutien des enfants qui n'ont pas de foyer. Ces enfants seront demain l'avenir de notre pays. Nous devons nous en préoccuper et leur tendre la main dès aujourd'hui », déclare l'artiste Ferdaous. Un dîner de gala et une vente aux enchères font aussi partie des moments clés de l'évènement. Les Marocains et la donation « Ce qui est extraordinaire au Maroc, c'est qu'il y a une vraie culture de la solidarité », estime Madame Béatrice Béloubad. Par contre « la concurrence est rude », en plus, « il faut que la personne qui a envie de donner ait l'information, mise en confiance, qu'on puisse lui dire vous pouvez venir visiter quand vous voulez, les enfants sont là, on les fait grandir tous les jours », précise-t-elle. Pour elle, il faut rassurer les donateurs en étant le plus transparent, les inviter aux activités périodiques des villages, les faire rencontrer des enfants, des mères SOS, des jeunes qui ont grandi à SOS Enfant et ces derniers vont dire quel est le travail et l'accompagnement que l'association a fait pour eux. Pour pallier à ces difficultés, SOS Village et d'autres organisations se sont constitués en collectif pour faire un plaidoyer, « d'aller déranger l'ordre établi pour leur dire que : ces enfants sont des enfants marocains et il faut que tout le monde se sente concerné, pouvoir public en premier lieu ». Dans son message, au public, Béatrice Béloubad, directrice de SOS Villages d'Enfants Maroc déclare que : « les enfants sont là, on a pour mission de les faire grandir, ce sont eux les responsables de demain, plus on investit dans leur éducation, dans leur accompagnement, meilleure sera la société de demain ».