Ouverture d'un SOS Villages d'Enfants. La balle est dans le camp des donateurs locaux. Le premier SOS Village d'Enfants du Sud du Maroc vient d'ouvrir à Agadir. C'est le cinquième du genre au Maroc. Une solidarité humaine, basée sur une grande expérience pratique internationale, qui s'adresse avant tout aux enfants abandonnés, des orphelins surtout, mais aussi aux enfants vivant dans des situations difficiles. Au Maroc, pour des raisons économiques et sociales, nombreux sont les enfants abandonnés. Les chiffres officieux indiquent qu'ils seraient plus de 30 000, dans ce cas. SOS Villages d'Enfants Maroc accueille principalement des enfants en provenance des orphelinats. L'Association humanitaire tente de diminuer la détresse des enfants orphelins pou abandonnés en leur offrant des conditions de vie les plus proches possibles d'une vie familiale, tout en mettant à leur disposition des outils médicaux et pédagogiques adaptés leur permettant de dépasser ce traumatisme qu'est l'abandon. La prise en charge par SOS Villages d'Enfants Maroc des enfants privés de soutien familial est concluante. 95 jeunes ayant grandi dans des villages SOS sont actuellement autonomes et insérés dans la vie active. Béatrice Beloubad, directrice nationale de SOS Villages d'Enfants Maroc, précise : « la première forme de violence que l'on puisse exercer à l'égard d'un enfant est certainement celle de le priver de la chaleur, de la sécurité et de la solidarité d'un foyer. Notre raison d'être est de donner une famille à tous ceux qui n'en ont pas. Leur donner également cet amour et des repères familiaux dont ils ont besoin pour s épanouir et gagner pas à pas leur liberté… ».Ceci dit, les dirigeants et les opérateurs de terrain de l'Association Humanitaire qui agit à l'échelon international, sont conscients qu'il n'y pas de remplacement à la famille et que le meilleur espace, qui puisse exister à ce sujet, n'est autre que celui de la famille naturelle. « C'est pourquoi nous sommes inlassablement à la recherche des familles des enfants abandonnés, ajoute Béatrice Beloubad, et quand il en existe une, nous faisons tout ce qui est de notre pouvoir pour maintenir et rétablir le lien avec les enfants et leurs familles. C'est une tâche difficile, souvent douloureuse, mais indispensable à leur équilibre. » SOS Villages d'Enfants vient d'ouvrir ses portes tout récement à Agadir, grâce à un partenariat entre la Fondation Mohamed V de Solidarité, la Fondation du Sud pour le Développement et la Solidarité et SOS Villages d'Enfants Maroc. Cependant la gestion est assurée exclusivement par SOS Villages. C'est Mme Fouzia Lahlimi qui est la directrice du Village. Avec un actif riche dans l'implication dans le secteur humanitaire et solidarité, elle met tout le dynamisme qu'il faut pour assurer un bon départ du village qui abrite, pour le moment 42 enfants ( sur 140 prévus) installés dans 14 maisons gérées par 14 mamans qui ont subi la formation de deux ans qu'il faut et dont la grande majorité ont un bon niveau universitaire, soit une licence. Pour la bonne marche du village, 30 employés ont été recrutés pour vaquer aux charges quotidiennes, cinq assistantes familiales sur 8 prévu) et une assistante sociale. Les ressources du village proviennent exclusivement des donateurs nationaux et internationaux ainsi qu'un parrainage d'enfant qui est de 100 ou de 200 Dh par mois. La balle est donc dans le camps des bienfaiteurs et divers donateurs locaux et régionaux qui doivent soutenir comme il se doit la bonne marche de ce Village SOS Enfants, qui prend en charge les orphelins et enfants abandonnés qui proviennent à la fois d'Agadir mais aussi de Tiznit, Guelmim et Zagora. Le Village SOS d'Enfants est ouvert à tous les donateurs et à tous les dons sans restriction. Il est évident que les enfants ont beaucoup plus d'affectation de la part des donateurs et du grand public qui peut passer les voir et les soutenir quand il le peut et chaque fois qui le peut. Il est à savoir que l'âge des enfants pris en charge à Agadir varie de 0 à 5 ans. Les enfants sont pris en charge jusqu'au baccalauréat mais gardent toujours les liens solides avec leur famille, exactement comme est le cas pour tous les autres familles. Le premier SOS Village d'Enfants d'Ait Ourir, créé en 1885, garde d'ailleurs des liens familiaux avec les ex-enfants qui ont grandi et fondu leurs propres familles et reviennent chez eux en famille, durant les fêtes et les vacances. Bel exemple de réussite familiale et d'insertion sociale. On ne peut conclure sans remarquer, avec quelque amertume, la non implication des élus et des instances publiques dans des aides devant apporter des facilités à la gestion du village. Il est inconcevable, à titre d'exemple, d'apprendre qu'une institution à but non lucratif, exclusivement de solidarité humaine envers des orphelins et des enfants abandonnés, prenne en charge les frais de l'eau et de l'électricité, qui sont lourds et qui alourdissent son budget. Pourtant des solutions existent, pourvu que les Pouvoirs Publics prennent la peine de s'y pencher avec la bonne implication et le sérieux qu'il faut. Le cas des facturations sans TVA, du fait de l'Utilité Publique de l'Association, est également à résoudre avec l'efficacité qu'il faut. Ce n'est pas aux gestionnaires de le faire à chaque fois qu'ils ont des paiements à faire dans des magasins, grandes surfaces etc… En tout cas nous saluons avec force l'ouverture d'un SOS Villages d'Enfants à Agadir, vu le rôle humanitaire, social et éducatif qu'il joue. Vu également le nombre grandissant des enfants abandonnés à la fois à Agadir, comme dans les autres villes limitrophes, Tiznit, Taroudant, Essaouira. Le phénomène ne cesse de prendre une grande ampleur, qui malheureusement ne peut qu'être résolu partiellement par SOS Villages d'Enfants. A côté phénomène des enfants abandonnés, il faut signaler celui des enfants de rue. Là aussi un travail de fond reste à faire avec les spécialistes, les connaisseurs, et les bienfaiteurs qu'il faut. A bon entendeur, salut.