A l'occasion d'une journée d'échange organisée jeudi dernier, l'association SOS Villages d'Enfants a présenté en partenariat avec la wilaya du Grand Casablanca un manuel destiné à sensibiliser sur les droits des enfants. Explications. Les intervenants de la conférence, de g. à droite : Mohamed Khabar, conseiller pédagogique SOS Villages d'Enfants, Brahim Yassine, Ligue marocaine pour la protection de l'enfance, Abdeljalil Cherkaoui, directeur par intérim de l'Entraide nationale, Béatrice Beloubad, directrice nationale de SOSVE et Mustapha Chadli, de la wilaya du grand Casablanca. Chaque enfant a droit à une enfance en sécurité, heureuse et saine. Et pourtant, de par le monde, nombre d'enfants voient leurs droits violés. Maltraitance, négligence, exploitation ou abandon : les violences prennent des formes différentes selon les pays, toutes aussi inacceptables. A titre d'indicateur, au Maroc, chaque jour, sur 134 enfants qui naissent hors mariage, 24 sont abandonnés, soient 8552 enfants par an selon une enquête réalisée en 2010 par le cabinet Amers. « Leur protection est l'affaire de tous. Chacun est responsable», a souligné ce jeudi Béatrice Beloubad, directrice nationale de SOS Villages d'enfants, lors de la journée d'échange à la bibliothèque Al Saoud à Casablanca. Organisée en partenariat avec l'INDH, cette rencontre visait à débattre avec les autres ONG et associations, en contact direct ou indirect avec les enfants, de leur rôle dans le respect des droits de l'enfant. Un manuel pour sensibiliser « En matière de respect des droits des enfants, on note une évolution positive au Maroc. Il y a eu des avancées législatives avec le nouvelle Moudawana ou encore à travers la loi sur les petites bonnes en 2011, mais il faut traduire ces outils dans l'opérationnel à présent », a insisté Béatrice Beloubad. Si le Maroc a bel et bien ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE), la sensibilisation sur le terrain reste un autre défi. Afin de promouvoir les droits des enfants, SOS Villages d'enfants et la Division des affaires sociales de la wilaya du Grand Casablanca ont réalisé un manuel sur ce sujet, financé par l'INDH. « Nous espérons que ce manuel permettra de vulgariser les droits de l'enfant, pour éviter toutes les dérives auxquelles les enfants peuvent être confrontés », explique Mustapha Chadli, chef de la division de l'Action sociale à la Wilaya du Grand Casablanca. D'une trentaine de pages, ce manuel propose une relecture de quelques articles de la Convention internationale des droits de l'enfant, tels que le droit à la santé ou l'éducation, ou encore les droits à un nom et une nationalité, et à la liberté d'expression. A chaque page, un droit est explicité, avec la spécificité de présenter le point de vue des enfants sur le droit en question. Politique de protection de l'enfance Destiné à être distribué en premier lieu aux enfants et à tous ceux qui ont la charge de leur éducation, ce manuel de sensibilisation s'inscrit dans une dynamique plus globale, visant à améliorer la qualité de la prise en charge des enfants. En le présentant ce jeudi aux autres associations et ONG, SOS Villages d'enfants entend interpeller et faire réfléchir ceux-ci à la mise en place d'une politique de protection de l'enfance au sein de leurs structures. Cette politique vise notamment à donner aux enfants la conscience de leurs droits, et à instituer des procédures de protection au sein des structures. « Les mauvais traitements sont quasiment toujours faits par une personne proche. Par la mise en place d'une politique de protection, le but est d'influer sur les pratiques de la famille et de la communauté », explicite Mohamed Khabar, conseiller pédagogique national de SOS Villages d'enfants. L'objectif sous-jacent est également de créer un réseau, rassemblant les acteurs sociaux œuvrant dans le domaine. « Il faut une alliance. Pour être forts et efficaces, les acteurs sociaux doivent se fédérer », estime Béatrice Beloubad. Et l'importance est de taille, puisque comme l'a rappelé Abdeljalil Cherkaoui, directeur par intérim de l'Entraide Nationale, « quand on parle des enfants, on parle du Maroc de demain ». u