L'été ne s'est pas encore achevé à Marrakech, mais l'université d'été du RNI, si… 3.200 personnes avaient fait le déplacement dans la ville ocre pour participer aux travaux de leur université organisée par la Jeunesse du parti présidé par Aziz Akhannouch. C'est semble-t-il la première fois qu'un parti au Maroc organise un tel événement, axé autour de la réflexion et de la mobilisation. Le RNI ne nous avait pas habitués à cela. Généralement, on entend et on ne voit ce sigle que lorsqu'une élection pointe à l'horizon. Aujourd'hui, le RNI a mis en place sa jeunesse, et ses dirigeants de la jeunesse disent aux sceptiques que leurs critiques ne les empêcheront pas de travailler. Il n'y a qu'à voir la jeune Yasmine Lamghaouar et le président de la jeunesse Youssef Chirri parler et enflammer leur auditoire pour prendre la mesure du sérieux de cette jeunesse. Les réflexions et débats ont été bon train, avec le grand éditeur de presse tunisien Aff Benidder ou encore le politologue Rachid Benzine. L'université d'été s'est déroulée avec la présence de deux députés français de La République en Marche !, et force est de constater que le fonctionnement actuel et la démarche future du RNI emboîte le pas à LRM. Point d'idéologie car l'heure n'est plus à cela, mais à la proximité et à l'action, et cela sa produit sous le feu roulant des critiques des partis traditionnels. Et il y a de quoi car dans son allocution de clôture, Aziz Akhannouch a, en plus d'encourager « ses » jeunes à organiser des universités d'hiver et de printemps, régionales, demandé à son auditoire « d'occuper l'espace de la culture, et principalement la musique, le théâtre et la musique ». Le sport et les associations de quartier sont également un objectif tracé par Akhannouch aux membres de sa Jeunesse. Aujourd'hui, ce terrain est laissé aux deux autres grands partis que sont le PJD et l'Istiqlal. Or, les jeunes, c'est comme la nature, ils ont horreur du vide, et vont donc dans les espaces déjà existants. On a pu mesurer les conséquences de ce vide que la Jeunesse du RNI se propose de participer à combler. Le président du parti a adressé un message important à ses troupes de jeunes : « Soyez tolérants et ouverts sur les autres, notre culture et notre islam, nous les assumons mais ne laissez pas les nihilistes seuls pour expliquer et décrire ce qui se passe dans le pays. Il n'y a pas que des choses mauvaises au Maroc, mais même les mauvaises, il faut en parler, pas uniquement pour savoir comment elles se sont produites, mais également pour éviter qu'elles ne se reproduisent ». La structuration du parti commence donc par sa jeunesse, et comme leur a dit Aziz Akhannouch, « vous apprendrez certes de nous car il y a l'expérience, mais nous aussi nous devons vous écouter exposer vos idées et bénéficier de vos connaissances ». Tous les partis ont des jeunesses mais, hormis celles de l'Istiqlal et du PJD, actives tout au long de l'année, celle du RNI entame l'existence de la sienne par des activités qui permettent aux jeunes de comprendre les enjeux politiques et sociétaux par le contact avec des séniors et des responsables gouvernementaux ou autres.