Le chef de gouvernement de Melilla Juan José Imbroda appelle à une modification du code civil espagnol. Objectif : ne plus accorder le droit à la nationalité espagnole aux enfants marocains nés sur le territoire. Une demande officielle sera présentée demain mardi 4 décembre au chef de l'exécutif espagnol Pedro Sanchez. Juan José Imbroda, figure emblématique du Parti populaire (PP) de la droite espagnole, fait une nouvelle sortie médiatique contre les Marocains. Dans une déclaration à la presse espagnole, le chef du gouvernement local de Melilla affirme ne plus vouloir accorder le droit à la nationalité espagnole aux enfants marocains nés sur le territoire. Le président de l'enclave appelle ainsi le gouvernement central de Madrid à entreprendre une réforme du code civil, rapporte Europapress.es. Cette question épineuse sera au menu de la rencontre avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, prévue le 4 décembre 2018. Lors de cette réunion, Imbroda présentera une demande officielle pour modifier le code civil espagnol. C'est ce qu'a annoncé le président de Melilla. → Lire aussi : France : l'Assemblée nationale adopte l'extension de la prise en charge médicale des ''chibanis'' sans condition de résidence « Des milliers d'enfants marocains naissent chaque année à Melilla et obtiennent la nationalité espagnole à l'âge de 18 ans », regrette Juan José Imbroda, dans des déclarations aux médias espagnols. « Chaque jour, les femmes enceintes partant du Maroc se rendent à l'hôpital régional pour accoucher, profitant du fait que les services de santé espagnols les obligent à les consulter pour des raisons humanitaires, même si elles ne possèdent pas de carte de sécurité sociale », poursuit le président. Sur les 2 500 naissances assistées chaque année à l'hôpital de Melilla, 1 300 femmes marocaines qui, une fois qu'elles ont donné naissance à leurs bébés, retournent au Maroc. « A l'âge de 18 ans, ces enfants réclament leur droit à la nationalité espagnole », déclare Imbroda. Une situation qui déplaise au président de Melilla. Le chef de gouvernement local redoute surtout la montée en flèche de la population des citoyens espagnols d'origine marocaine dans l'enclave. Et ses éventuelles conséquences sur la scène politique locale. Par ailleurs, le président de Melilla profitera de la rencontre avec Pedro Sanchez pour discuter des répercutions économiques de la fermeture par Rabat de sa frontière commerciale avec Melilla depuis août dernier. Des entrepreneurs réclament depuis l'intervention du gouvernement espagnol pour débloquer la situation. Pour rappel, la fermeture de la frontière commerciale avec Melilla a donné un coup de massue à l'activité commerciale de l'enclave. Des voix se sont élevées à Melilla pour exhorter le gouvernement espagnol à conclure un nouveau Traité de voisinage et d'amitié avec le Maroc pour donner un nouvel élan aux relations bilatérales entre les deux pays.