Le parti Vox accuse Podemos de vouloir «marocaniser Melilla». La formation d'extrême droite a dit s'opposer à tous ceux qui veulent «transformer Melilla en un autre Nador». A Melilla, la campagne pour le scrutin des municipales du 26 mai a déjà commencé. A nouveau, les Marocains sont à leur corps défendant une carte électoraliste, brandie cette fois par le parti d'extrême droite Vox en vue de séduire un électorat d'origine espagnole et attaché à sa religion chrétienne. Le président du comité exécutif de la section locale de Vox, Jesús Delgado, s'en est pris à la secrétaire général de Podemos, Gema Aguilar, l'accusant de manœuvrer pour «marocaniser Melilla. Elle se préoccupe davantage des Marocains que des citoyens de Melilla», indique vendredi Melilla Hoy. Et d'ajouter que «Vox s'opposera toujours à tous ceux qui veulent transformer Melilla en un autre Nador». A l'origine de la colère de Vox, les critiques formulées par la militante de la formation de Pablo Casado contre la proposition du président de Melilla, Juan José Imbroda du PP, de durcir les conditions d'accès à la nationalité espagnole aux enfants marocains nés à Melilla. Au lieu d'une année de résidence exigée actuellement, celui-ci souhaite la remplacer par 10 ans. «C'est un scandale, car on discute des droits déjà reconnus dans notre code civil», a dénoncé Mme Aguilar dans des déclarations rapportées par El Faro de Melilla. Vox ne veut pas d'un «autre Nador à Melilla» Sur un ton xénophobe, le chef de Vox a estimé que les problèmes que connait la ville «depuis des années ont beaucoup à voir avec le grand nombre de citoyens marocains qui profitent de notre Etat de droit pour abuser des ressources que ce pays met à leur disposition. Des ressources qui proviennent des impôts payés par les Espagnols et les Melilliens». Jesús Delgado a affirmé que la responsable de Podemos «fait une lecture partisane du Code civil, se préoccupant du temps de résidence d'un sujet marocain à Melilla avant d'obtenir la nationalité espagnole». Il est clair qu'à seulement trois mois des municipales, la question de la nationalité tombe à point nommé pour Vox même si le PP était le premier à l'évoquer. Pour mémoire, fin novembre et avant sa rencontre du 4 décembre avec Pedro Sanchez, Imbroda a martelé l' «urgence» à «légiférer l'exceptionnalité de Ceuta et de Melilla», soulignant que les enfants nés dans les hôpitaux de Melilla appartiennent à un pays qui prétend «annexer les deux villes espagnoles». Il a dit ainsi craindre des conséquences de leur participation aux élections. La droite classique et l'extrême droite redoutent un changement politique qui bénéficierait aux partis dirigés par des personnes aux origines marocaines, tels Coalition pour Melilla ou Caballas à Ceuta.