Le parti VOX, qui a récemment remporté 12 sièges au Parlement andalou, affiche ses ambitions pour l'enclave de Melilla, notamment la mise en place d'une frontière imperméable, la réduction des aides accordées par l'Union européenne au Maroc ou encore l'expulsion de ressortissants étrangers. C'est un des grands projets défendus par le parti espagnol d'extrême droite VOX : la construction d'un mur infranchissable au niveau des deux enclaves, Ceuta et Melilla. Lors d'un point de presse organisé ce mardi à Melilla, Jesús Delgado Aboy, leader de la formation dans la ville, a cependant déclaré qu'il ne s'agissait «que d'une métaphore et non d'un élément anti-intrusion palpable», rapporte la radio locale Onda Cero. Cette mesure devrait être prise afin que «la frontière soit effective et imperméable, sauf pour des cas spécifiques, comme les Marocains qui entrent à Melilla pour recevoir des soins de santé ou donner naissance, comme le font chaque année environ 2 200 femmes», a précisé le responsable du parti politique, qui est également président du syndicat de l'Union des médecins de Melilla. De plus, pour ce médecin de profession, «la frontière ne peut être ouverte aux criminels ou à ceux qui viennent déstabiliser ou générer de l'insécurité». Et d'ajouter que «tout délinquant doit retourner dans son pays». Espagne : L'extrême droite fait son entrée au Parlement andalou Stopper les aides de l'Union européenne Une des autres propositions du parti d'extrême droite et de stopper toute aide de l'Union européenne, si le pays en question venait à refuser l'extradition de ses ressortissants. A ce propos, Jesús Delgado Aboy a jugé la proposition de son parti «très intéressante», étant donné qu'elle permettra de «limiter les pays qui utilisent la pression migratoire pour obtenir des fonds communautaires». Par ailleurs, ce mur intangible comprend également des modifications au niveau du commerce frontalier à Melilla qui, dans le cas où «l'activité ne profiterait pas à la ville, pourrait être supprimé», a-t-il précisé. Dans le même contexte, le représentant du parti dans l'enclave a précisé que «la frontière ne devrait pas être adaptée aux besoins du Maroc, mais à ceux de Melilla», en offrant notamment des conditions «favorables à l'investissement». Les visées expansionnistes et militaires du parti VOX en Espagne Pour rappel, le gouvernement marocain a procédé, le 31 juillet dernier, à la fermeture de sa frontière douanière avec Melilla. Une décision «normale» et «souveraine», affirmait le porte-parole de l'exécutif Mustapha El Khalfi. De son côté, le parti Vox, présidé depuis sa création en 2013 par Santiago Abascal, a remporté dimanche dernier 12 sièges au Parlement d'Andalousie. Outre ses propositions anti-migrants, le parti suggère la construction de «murs infranchissables» autour de Ceuta et Melilla, réclamant une reconnaissance marocaine de la souveraineté espagnole sur les deux enclaves.