Qu'elle vienne ou ne vienne pas, la réponse de l'Algérie à la proposition royale de créer un mécanisme de consultation et de dialogue, changerait-elle jamais quelque chose au contexte tendu entre nos deux pays, intsrumentalisé à outrance par les propagandistes algériens? La « bilatéralité » démentie à Alger est bel et bien le ressort axial entre eux. Et l'ONU ne s'est pas trompée cette fois-ci pour désigner l'Algérie comme « un acteur principal » du conflit du Sahara et, par voie de conséquence, responsable de l'inertie et de la mort lente du projet maghrébin. Jusqu'à nouvel ordre, nous ignorons quelle est la réponse officielle – je dis bien officielle – du gouvernement algérien à la proposition formulée le 6 novembre dernier par le Roi Mohammed VI de mettre en place un « mécanisme de concertation et de dialogue » entre nos deux pays. Tout ce qui s'écrit ici et là à ce propos relève à nos yeux – journalistes scrupuleux – des hypothèses farfelues, en tout cas sans crédibilité tant qu'Alger n'a pas réagi officiellement, avec une déclaration ou un communiqué via l'APS ou à la limite le quotidien du FLN « El Moujahid ». C'est d'autant plus vrai que ni la présidence de la République algérienne, ni le porte-parole ou le gouvernement, ni même un membre quelconque du FLN, qui sont au pouvoir ce que l'écho inspirateur est à l'oracle du Palais d'al-Mouradia, n'ont daigné « prendre acte » de la courageuse et sincère initiative royale. Six jours après la proposition royale, des esprits impatients et pressés s'interrogent à tort ou à raison sur le silence algérien. D'aucuns même en viennent à conclure à un « niet », ils croient ainsi répondre à la place des dirigeants algériens, brodant des hypothèses qui ne sont fondées sur aucune vérité apparente. Ces mêmes commentateurs improvisés reprennent le refrain d'une majorité des titres de la presse algérienne qui sont hostiles au Maroc et n'en démordent point de le stigmatiser. On peut les citer : « TSA », cité comme bien informé, « L'ExpressionDz ; « Jeune indépendant » « Algérie patriotique » qui appartient au fils du général Khalid Nizar et j'en passe...La même expression de « non événement » employée par ces sites dont on connait les liens avec le DSS ( Ex DRS) a été fâcheusement reprise par certains de nos confrères marocains avec le malicieux et prématuré reflexe de devancer l'événement, en l'occurrence d'arracher la « réponse algérienne » ... Lamentable confusion Or, l'Etat algérien relève du système verrouillé des Apparatchiks qui cultivent la culture du secret total, ruminent leurs décisions longtemps avant de la livrer, et surtout – calculs obligent – temporisent avant d'annoncer une décision, quitte à la renvoyer aux calendes grecques. C'est une culture d'appareil qui met en jeu des sphères d'influence multiples, parfois discrètement opposées même. Les sites « TSA » et « Expression DZ » affirment que « de sources diplomatiques algériennes , si l'Algérie accepte sa proposition, le Maroc fera capoter la rencontre de Genève qu'il doit avoir en décembre prochain avec le Front Polisario ». Or, le commentateur zélé en question n'a certainement pas pris la peine de lire le texte du discours du Roi Mohammed VI. Car, ce dernier n'a jamais fait un lien quelconque – en tout cas pas directement – entre la relation bilatérale maroco-algérienne et la question du Sahara qui fera les 5 et 6 décembre prochain l'objet d'une « table ronde » à Genève sur proposition de Horst Köhler, représentant spécial des Nations unies et facilitateur du processus de règlement. En quoi une « main tendue » solennellement par un chef d'Etat, prenant à témoin la communauté internationale, pourrait-elle être « douteuse dans sa forme et suspecte de par son contenu » comme nous le laisse entendre le site TSA ? C'est en effet se méprendre gravement sur la sincérité du Roi Mohammed VI qui, encore une fois, transcende le problème du Sahara pour invoquer, arguments à l'appui et force détails, le projet maghrébin avec à la clé la relation spécifique de voisinage et de fraternité entre le Maroc et l'Algérie. Dans l'esprit du Souverain, il y a plus que la question du Sahara entre nos deux pays, et avant même que celle-ci n'existât de manière latente et camouflée chez nos voisins algériens ou ouverte depuis 1973, la relation bilatérale n'a jamais été aussi altérée, les deux Etats ayant surmonté le conflit dramatique d'octobre 1963 et parvenant même à signer en janvier 1969 au Sommet bilatéral d'Ifrane l'un des plus importants documents de leur histoire, appelé « Traité d'amitié et de bon voisinage ». Les « Algériens échaudés », dites-vous ! Celui qui se présente comme le tenant de « bonne source » de TSA et nous assénant ce propos selon lequel « les Algériens sont échaudés par les précédentes diversions de Mohammed VI et les fausses ouvertures conçues en fonction des échéances », oublie manifestement de rappeler que le Roi du Maroc n'a eu de cesse de réitérer sa volonté de se rapprocher de l'Algérie, qu'il s'est même rendu à Alger en 2006 , y a passé plusieurs jours et s'est longuement entretenu avec le président Abdelaziz Bouteflika. A-t-il fait « diversion et fausses ouvertures », comme eût pu l'écrire TSA ? N'était-il pas sincère et désireux de rétablir la confiance entre les deux pays et les deux peuples ? Avait-il jamais posé sournoisement le préalable du Sahara ? Tout ce que la prétendue « gorge profonde » du site TSA, « source autorisée » ou « tuyau crevé » affirme, relève d'une fallacieuse campagne mensongère algérienne. Nous sommes ici devant la réelle diversion des services d'Alger qui nous ont habitués à cette technique, à savoir culpabiliser le Maroc à tout bout de champ. Or, si la « main tendue » du Roi Mohammed VI était à ce point douteuse ou laissait à douter, elle n'aurait pas eu une once de soutien de pays comme la France, l'Espagne, les pays d'Afrique et non des moindres, les pays arabes, le secrétaire général des Nations unies et « tutti quanti » ... Le Maroc ne dénigre pas l'Algérie, c'est la presse algérienne qui s'est fait une spécialité de traiter le Maroc « d'Etat colonial, d'occupant au Sahara, de monarchie décadente et féodale », c'est la diplomatie algérienne qui s'acharne contre notre intégrité territoriale et notre unité nationale...C'est Monsieur Abdelkader Messahel tout à son titre de ministre des Affaires étrangères qui s'est hasardé à traiter les banques marocaines en Afrique « d'officines de drogues et de stupéfiants », oubliant au passage que le plus gros scandale de trafic de cocaïne a secoué l'Algérie et impliqué les bonnets de l'armée algérienne... Comment l'Algérie sape l'entente bilatérale et le processus de règlement Comment ne pas conclure à une malhonnêteté avérée à la fois de la prétendue source « autorisée » qui qualifie de « non événement » la proposition royale et de son instrumentalisation par une certaine presse ? Comment la prendre pour argent comptant, sachant que le contexte politique, bilatéral, régional et international est, de par sa complexité, susceptible de favorise les dérapages. Le gouvernement algérien manque de courage et d'audace donc pour répondre, à la fois à la proposition royale et au prétendu « scoop » de TSA...Il se défie comme à son habitude, alors qu'il n'avait par le passé cessé de dire que la question du Sahara relève des compétences des Nations unies – ce que le Roi a confirmé dans sa proposition du 6 novembre dernier, en proposant la création d'un mécanisme de consultation et de dialogue, lequel est un projet bilatéral maroco-algérien pour avancer dans le sens de la coopération. En tout état de cause, avec ou sans crise du Sahara, la « bilatéralité » maroco-algérienne a toujours existé. Elle transcende le présent, l'histoire et la mémoire. Le défunt président Houari Boumediene, lors du Sommet de l'OUA ( Organisation de l'Unité Africaine), organisé en 1972 à Rabat, comme aussi du Sommet arabe organisé en 1974 dans la même ville, était monté à la tribune pour annoncer solennellement que « l'Algérie soutint le Maroc contre l'Espagne dans son combat pour récupérer son Sahara »... Boumediene restera dans les annales celui qui a crée le problème du Sahara et le mentor des dirigeants actuels en Algérie. Nous relevons in fine le jeu machiavélique du gouvernement algérien qui, déstabilisé à coup sûr par la dernière Résolution pertinente 2440 adoptée le 31 octobre par le Conseil de sécurité, s'engage désormais dans une irrésistible fuite en avant. Les subterfuges qu'il invoque nous laissent pantois : la table ronde des 5 et 6 décembre prévue à Genève ne concerne pas uniquement le Maroc et le polisario, mais bel et bien l'Algérie et la Mauritanie comme l'ONU l'entend et l'exige. C'est encore l'Algérie qui fourvoie l'opinion, se joue des résolutions de l'ONU, et sabote implacablement le processus de règlement. Et pire encore : elle sape tout espoir de dialogue et de normalisation avec le Maroc, méprisant ainsi la proposition royale, la seule valable, saluée par tout le monde, insultant l'avenir des peuples...