La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Energie, des Mines et du Développement durable, chargée du Développement durable, Mme Nezha El Ouafi a mis en avant, mardi à Nairobi, la contribution du Maroc, conformément aux Hautes orientations royales, à la dynamique mondiale pour la protection de l'environnement. Cet engagement s'est concrétisé par l'adhésion du Royaume aux différents Accords multilatéraux et régionaux relatifs à l'environnement et leur déclinaison au niveau national à travers le lancement de plusieurs chantiers sur le plan stratégique, institutionnel, juridique et opérationnel, a expliqué Mme El Ouafi qui s'exprimait lors d'une séance plénière du segment ministériel de la troisième Assemblée des Nations Unies sur l'environnement (ANUE-3). La dernière décennie a été particulièrement marquée par la mise en place de bases solides permettant au Royaume de mettre son développement sur la voie, sans retour, de la durabilité, a-t-elle noté, soulignant que la consécration du droit à l'environnement dans la constitution de 2011 et l'adoption récemment par le Conseil des ministres (juin 2017) de cette stratégie en tant que cadre fédérateur des programmes sectoriels visant à atteindre de manière équilibrée et intégrée à tous les niveaux, les objectifs économiques, sociaux, environnementaux et culturels, témoigne de la prise en compte effective du développement durable dans la politique gouvernementale. Et d'ajouter que cette stratégie ambitionne une transition vers une économie verte et inclusive d'ici 2030 à travers un ensemble de réformes politiques, institutionnelles, juridiques et financières, entreprises pour promouvoir notamment le développement des énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, l'économie de l'eau, la gestion durable des déchets solides et liquides et la résilience face aux impacts des changements climatiques. Dans ce cadre, plusieurs programmes de lutte contre la pollution ont été lancés, a rappelé Mme El Ouafi, citant le programme national de gestion et de valorisation des déchets, le programme national d'assainissement liquide, le programme de prévention de la pollution industrielle ou encore le programme national d'amélioration de la qualité de l'air, outre un arsenal juridique consolidé par la loi interdisant la production et l'utilisation des sacs en plastique. Ces programmes visent à générer de la valeur ajoutée et des opportunités d'emplois verts, mettre à la disposition, d'ici 2022, des communes urbaines 24 centres d'enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets et à porter à 60% le taux de valorisation à l'horizon 2021, a-t-elle relevé, notant que le programme d'assainissement liquide ambitionne le rabattement de 100% la pollution engendrée par les eaux usées urbaines, sachant que ce taux a atteint 44% en 2017. Et de noter que les emplois qui seront créés à travers ces deux programmes s'élèvent à 25.000 postes à l'horizon 2030. En outre, le Royaume a mis en place un ambitieux programme de développement des filières de valorisation des déchets (batteries, huiles usagées, pneus usagers, déchets électriques et électroniques, etc...) dans le cadre de la promotion de l'économie circulaire qui vise à atteindre un taux de 20% de recyclage des déchets générés à l'horizon 2022, a encore rappelé Mme El Ouafi. Et de poursuivre que le Maroc accorde une attention particulière à la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et s'est doté, dans ce sillage, d'une plateforme pour le traitement des Polychlorobephényle (PCBs), la première en Afrique. Ces programmes ont été accompagnés par un arsenal juridique, des mécanismes de contrôle et des mesures incitatives et fiscales notamment, la mise en place de l'Ecotaxe sur le plastique, la promotion de l'éco-innovation dans le domaine de la Recherche&Développement, la mise en place d'un fonds de dépollution industrielle et d'un Fonds national de l'Environnement, a indiqué la secrétaire d'Etat. Evoquant le thème central de cette UNEA-3, Mme El Ouafi a souligné qu'une planète sans pollution requiert une implication active de toutes les parties prenantes pouvoirs publics, secteur privé et société civile, invitant les pouvoirs publics à mettre en place et à effectuer les réformes politiques et économiques nécessaires et efficaces, de réglementation et d'incitations favorables à l'utilisation efficiente des ressources, à la protection des écosystèmes (eau, air sol), à l'innovation, au développement de programmes structurants et une meilleure intégration dans les politiques de l'éducation et de formation des aspects de lutte contre les pollutions. Le secteur privé, en tant qu'acteur clé dans le développement, est appelé à jouer un rôle déterminant en terme d'innovation technologique et de mise en place de mécanismes innovants de financement et d'investissement durables, a-t-elle ajouté, soulignant que la société civile devrait aussi agir pour jouer son rôle fondamental dans la participation à la définition et la mise en œuvre des nouvelles politiques publiques et à la sensibilisation de la population. Pour Mme El Ouafi, la nature et l'ampleur des problèmes de pollution sont de taille et que l'action nationale ne suffit pas. Les pays et les régions ne sauraient, individuellement, relever les défis que ces phénomènes leur imposent sans une coopération internationale, globale et résolument engagée avec la mise à disposition de ressources financières adéquates, le renforcement de capacités et le transfert de technologie, a-t-elle dit. Dans ce contexte, » le cadre onusien qui nous réunit aujourd'hui constitue une opportunité réelle pour apporter les solutions adéquates aux défis multiples et complexes à relever, et renforcer la coopération Sud-Sud et triangulaire pour maximiser les opportunités et les bénéfices des échanges entre les pays « , a-t-elle dit. A noter que la séance d'ouverture, mardi, de ce segment de haut niveau de l'UNEA-3 a été rehaussée par la présence du président kényan, Uhuru Kenyatta, fraîchement investi pour un second mandat, des chefs d'Etat de Guyana, Davide Granger, et de Trinité-et-Tobago, Anthony Thomas, du directeur exécutif de Programme des Nations Unies pour l'Environnement, Erik Solheim, des ministres chargés de l'environnement venus de plusieurs pays à travers le monde et de hautes personnalités. Conduite par Mme El Ouafi, la délégation marocaine à cette assemblée est composée également de l'ambassadeur du Royaume à Nairobi, El Mokhtar Ghambou, du président du directoire de la société d'Etat Marchica Med, Saïd Zarrou ainsi que de cadres du ministère des Affaires étrangères et du secrétariat d'Etat chargé du développement durable. Axée sous le thème « Vers une planète sans pollution », cette UNEA-3 (4-6 décembre) vise à catalyser un nombre tangible d'engagements en vue de mettre fin à la pollution atmosphérique, des sols, des cours d'eau et des océans, et parvenir à une gestion saine des produits chimiques des déchets. Ces engagements portent essentiellement sur l'adoption d'une déclaration politique sur la pollution qui pèse toujours plus sur la vie humaine, les économies et sur les écosystèmes.