Le Conseil de la concurrence a dévoilé une analyse du marché des carburants pour le dernier trimestre de 2024. Importations, prix, marges et recettes fiscales sont passés au crible, avec un éclairage sur la répercussion des fluctuations internationales sur les prix à la pompe et les performances des principaux distributeurs. Le Conseil de la concurrence a récemment publié un rapport qui revient sur les engagements pris par les entreprises spécialisées dans la distribution en gros de gasoil et d'essence pour le dernier trimestre de 2024. Ce document relayé dans la presse propose une lecture détaillée de l'évolution du marché, en abordant les volumes et la valeur des importations, les recettes fiscales, les quantités vendues et le développement du réseau de distribution. Il met en évidence le lien direct entre les variations des prix internationaux, les coûts d'approvisionnement, les tarifs appliqués aux consommateurs et les marges bénéficiaires des distributeurs. En somme, chaque mouvement sur le marché mondial a un impact mesurable sur ce qui se passe localement. Entre octobre et décembre, le Maroc a importé près de 1,68 million de tonnes de carburants, un chiffre en hausse de 15,7 % par rapport à l'année précédente. Pourtant, le montant global de ces importations a reculé d'environ 11,8 %, pour atteindre 12 milliards de dirhams. Neuf grandes sociétés ont couvert environ 82 % du volume et de la valeur totale importée. Lire aussi : Carburants : Le Maroc toujours confronté à des prix injustifiés après le Ramadan Du côté des ventes et sur cette même période, les chiffres montrent un marché dynamique. Au total, 2,2 milliards de litres de carburants ont été écoulés, dont 1,9 milliard par ces mêmes sociétés, ce qui représente une progression annuelle de 7,1 %. Malgré la hausse des prix à l'importation sur le marché international, les coûts d'achat et les prix de vente sur le marché national ont affiché une tendance à la baisse. Pour l'essence, les distributeurs ont intégralement répercuté cette baisse sur les prix à la pompe. En ce qui concerne le gasoil, la baisse appliquée a même été supérieure de 20 centimes par litre par rapport à la diminution des coûts d'achat. Les marges brutes enregistrées au cours de ce trimestre s'établissent à 1,28 dirham par litre pour le gasoil et à 1,67 dirham pour l'essence. Ces niveaux sont inférieurs à ceux du trimestre précédent, en particulier pour l'essence qui affichait alors une marge de 2 dirhams par litre. Le prix final payé par le consommateur reste largement influencé par le coût d'achat, qui représente un peu plus de la moitié du prix pour le gasoil et près de la moitié pour l'essence. À cela s'ajoutent les taxes, notamment la TIC et la TVA, et les marges réparties entre distributeurs et détaillants. Sur le plan fiscal, les recettes issues des taxes sur les carburants ont atteint 7,1 milliards de dirhams, soit une hausse de 11,6 % par rapport à l'année précédente. Les neuf sociétés concernées ont contribué à hauteur de 5,86 milliards de dirhams, dont 4,41 milliards en TIC et 1,45 milliard en TVA. Enfin, les capacités de stockage sont restées stables en fin d'année. Elles s'élèvent à 1,56 million de tonnes, un niveau inchangé par rapport au trimestre précédent. Les grandes entreprises du secteur en détiennent la majorité, soit près de 1,27 million de tonnes.