Le Maroc tente de réguler l'évolution des prix à la pompe, par le conseil de la concurrence. Les neuf sociétés impliquées dans des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la distribution des hydrocarbures ont vu leurs marges baisser, conséquence d'une diminution des prix à la pompe conjuguée à une hausse des coûts d'achat. Le conseil de la concurrence a épinglé l'année dernière les pétroliers en matière du respect de leurs engagements. Les accords conclus avec le Conseil de la concurrence, les neuf sociétés impliquées dans des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la distribution des hydrocarbures. On note une corrélation entre les coûts d'achat et les prix de vente à la pompe. Cette baisse de marges est le résultat d'une diminution des prix à la pompe conjuguée à une hausse des coûts d'achat. Les importations ont continué à augmenter parallèlement à l'élargissement des capacités de stockage et des réseaux de distribution. Au niveau de la corrélation, les prix de cession, et indirectement, les prix de vente de gasoil et d'essence sur le marché national suivent globalement les tendances des cotations de ces produits à l'international ainsi que les fluctuations des coûts d'achat pondérés aux variations de stocks, avec néanmoins quelques écarts, surtout dans le cas de l'essence, en effet, les prix de cession du gasoil ont affiché une légère baisse. Au cours des premiers mois de l'année, les coûts d'achat à l'international ont augmenté, les prix à la pompe appliqués par les pétroliers ont diminué selon le Conseil de la concurrence. Cette baisse des prix de vente a impliqué que les marges brutes réalisées par les neuf pétroliers ont-elles aussi baissé. Deux paramètres tendent à diminuer les marges brutes, influencée par l'évolution des coûts d'achat et des prix de cession. Lire aussi : Le Conseil de la concurrence associe les prix des carburants aux marchés mondiaux Selon le Conseil de la concurrence, la marge brute moyenne pondérée réalisée par ces sociétés s'est élevé au premier trimestre de 2024 à 1,46 dhs/litre pour le gasoil et à 2,07 dhs/litre pour l'essence. Au cours de cette période, les marges brutes moyennes dégagées sur la vente du gasoil, ont oscillé entre un minimum de 1,24 dhs/litre et un maximum de 1,69 dhs/litre, tandis que celles de l'essence ont maintenu des niveaux relativement élevés, variant entre un minimum de 1,76 dhs/litre et un maximum de 2,26 dhs/litre. Cette tendance baissière concerne l'ensemble des sociétés concernées, avec une diminution de 0,45 dhs/litre des marges réalisées sur le gasoil entre le début de l'année et fin mars dernier. Par ailleurs, le conseil de la concurrence a établi que les importations totales d'hydrocarbures se sont élevées au premier trimestre de 2024 à 1,47 millions de tonnes pour une valeur de 12,89 milliards de dirhams. Sur les 6,45 milliards de dirhams des recettes fiscales totales générées par ces importations, les sociétés concernées par le reporting ont contribué à hauteur de 5,65 milliards de dirhams (87,5% du total des recettes), dont 4,07 milliards de dirhams en taxe intérieure de consommation (TIC) et 1,58 milliards de dirhams sous forme de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), applicable à l'importation du gasoil et de l'essence. Le prix des carburants Thermomètre de la grogne sociale. Les nantis sont peu affectés par la hausse des prix des carburants contrairement aux personnes ayant des emplois précaires, où hausse du prix du carburant est souvent la goutte d'eau qui fait déborder le vase. En effet, pour le citoyen lambda, si le prix augmente, il doit rogner sur d'autres dépenses, s'il baisse, il récupère un peu plus de pouvoir d'achat. Entre 2004 ET 2014, le pétrole passait de 40 à plus de 100 dollars le baril. En 2011, l'ancien PDG de Total, Christophe de Margerie, affirmait que le litre d'essence finirait par atteindre 2 euros. En 2022, le conflit ukrainien entraîne une hausse des prix du pétrole... Et pourtant, aucune mesure concrète n'a été prise pour repenser en profondeur la fiscalité des carburants afin qu'elle soit plus juste.