Après une période de relative accalmie, la contestation reprend chez les retraités marocains. Face à l'absence de réponses concrètes du gouvernement, la Fédération marocaine des retraités annonce une nouvelle mobilisation d'ampleur à la fin du mois d'avril. Une initiative qui, selon son coordinateur et membre du réseau des organisations de retraités, traduit l'exaspération grandissante d'une frange vulnérable de la population. « La patience est à bout », prévient-il, menaçant d'une escalade des actions si l'exécutif persiste à ignorer leurs doléances. Les revendications des retraités s'inscrivent dans le cadre du prochain cycle de dialogue social prévu en avril entre les syndicats et le gouvernement. Ils exigent que la question de l'augmentation des pensions y soit débattue en priorité. Pour maintenir la pression, une série d'initiatives est d'ores et déjà planifiée en mars : conférences de presse, courriers adressés aux autorités, interpellations des parlementaires et sollicitations des syndicats. Une stratégie d'interpellation directe qui vise à rompre le silence gouvernemental. Lire aussi : Cour des comptes : Menace sur les pensions de retraites ? Si l'exonération fiscale des pensions, introduite dans la dernière loi de finances, constitue une avancée, les organisations de retraités estiment qu'elle ne répond pas aux problématiques fondamentales. « Ce n'est qu'un pansement sur une plaie ouverte », déplore un représentant. La dégradation du pouvoir d'achat, conjuguée à l'inflation et à l'augmentation des coûts de la vie, pèse lourdement sur cette population. Pendant le Ramadan, les organisations prévoient des actions de sensibilisation afin de mobiliser l'opinion publique et d'attirer l'attention sur leurs difficultés. Après cette période, elles comptent intensifier la pression par des manifestations et des actions de protestation plus visibles. « Nous ne céderons pas tant que nos voix ne seront pas entendues », prévient un militant associatif. Ce bras de fer qui s'annonce entre le gouvernement et les retraités pourrait raviver les tensions sociales, d'autant que cette question s'inscrit dans un contexte plus large de revendications salariales et de difficultés économiques qui agitent déjà le pays.