Le Maroc est un « partenaire de premier plan » depuis plusieurs années de l'agence européenne de garde-côtes et garde-frontières (Frontex), a souligné, mercredi, à Varsovie, Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex. « Le Maroc est un partenaire de premier plan et de longue date de Frontex, qui apprécie hautement ses efforts en matière de lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale », a affirmé Fabrice Leggeri, dans un entretien à la MAP en marge de sa participation à la conférence annuelle sur la sécurité des frontières de Frontex qui a clos ses travaux mercredi. «La coopération avec le Maroc, un pays stable, est extrêmement importante dans la mesure où la route de la Méditerranée de l'ouest n'a pas connu les mêmes crises que celles de la méditerranée de l'est et centrale », a-t-il dit. Fabrice Leggeri a indiqué avoir eu, en marge de cette conférence, une rencontre avec M. Khalid Zerouali, Wali, directeur de l'immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur qui a pris part à cette rencontre de deux jours organisée autour de la thématique « Assurer une sécurité globale à travers une gestion intégrée des frontières ». Cet entretien a été l'occasion de s'informer de la politique migratoire du Maroc et de la régularisation des migrants subsahariens, a-t-il dit, relevant la convergence d'analyse et d'intérêts entre Frontex et le Maroc et la volonté de raffermir leurs relations de coopération. Le Maroc et Frontex coopèrent dans le cadre de l'AFIC (Africa-Frontex Intelligence Community), réseau d'échange d'informations et d'analyse de risques, a-t-il ajouté, notant que le Maroc a été parmi les premiers pays à apporter son concours à ce programme. La plus grande réunion de l'AFIC sur le continent africain a d'ailleurs été organisée à Casablanca, il y a plus d'un an, a-t-il rappelé, faisant état de la volonté du Maroc de mettre à disposition de l'AFIC ses relations privilégiées avec certains pays d'Afrique subsaharienne. Le Maroc a construit une relation de grande qualité avec ces pays, a-il observé, mettant en relief la dimension humaine et les liens tissés entre le Maroc et les pays subsahariens. Parvenir à aider les pays de l'Afrique saharienne à résoudre une partie de leurs problèmes de frontières reviendrait à alléger le poids et les risques de l'immigration que pourrait connaître le Maroc et par conséquent l'Europe, a-t-il expliqué. Le responsable de Frontex, a d'autre part indiqué que la commission européenne va déléguer à Frontex la gestion d'un nouveau programme de capacity building « voisinage du Sud » qui intéresse les pays sud de la Méditerranée en matière de gestion des frontières, relevant dans ce cadre les possibilités de renforcement de la coopération avec ces pays et en particulier le Maroc, dans le cadre de ce programme régional. M. Leggiri a de même indiqué qu'il effectuera une visite au Maroc début 2018, l'occasion d'examiner notamment les moyens de renforcer davantage la coopération entre les deux parties afin de traiter ensemble les défis transfrontaliers. S'agissant de la conférence de Frontex à Varsovie, il a indiqué que la questions migratoire et la lutte contre le terrorisme ont été au centre des discussions , ajoutant qu'il a été décidé d'organiser tous les deux ans, cette rencontre qui offre une plate forme d'échange en matière notamment d'analyse des risques et d'évaluation et de coordination des actions. Frontex a été instituée sur les fondations construites par l'agence pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne créée il y a plus de 10 ans. Si la responsabilité de gestion des frontières extérieures reste essentiellement du ressort des Etats membres, Frontex contribue au contrôle des frontières terrestres, aériennes et maritimes par le renforcement, l'évaluation et la coordination des actions déployées par les Etats membres aux frontières extérieures de l'Union européenne.