Le Maroc, dans sa quête de diversification énergétique et de souveraineté énergétique, semble s'orienter vers une nouvelle frontière : l'énergie nucléaire. Cette orientation, révélée par Rafael Mariano Grossi, le directeur de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), place le Maroc parmi une douzaine de pays envisageant de produire de l'électricité à partir de sources nucléaires dans les années à venir. Parmi ces pays, on trouve également le Ghana, le Kenya, le Nigeria, la Namibie, les Philippines, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. D'ailleurs, l'intérêt du Maroc pour le nucléaire n'est pas un phénomène nouveau. Toutefois, le gouvernement actuel semble déterminé à accélérer le développement de cette source d'énergie. La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a souligné l'importance accordée aux petits réacteurs modulaires (PRM) en raison de leurs avantages, tels que l'adaptabilité et la facilité d'intégration. Ces PRM sont jugés prometteurs pour diverses applications, y compris la cogénération et le dessalement de l'eau de mer. LIRE AUSSI : COP28 : S.M. le Roi plaide en faveur d'un Pacte pour l'action face au défi climatique Par ailleurs, le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (Cnesten) a récemment été désigné par l'AIEA comme un « Centre international » pour la formation et l'apprentissage dans le domaine du nucléaire. De plus, des arrangements pratiques ont été établis avec l'université Mohammed VI Polytechnique pour encourager la collaboration dans la formation, la pratique et la recherche-développement sur les utilisations pacifiques de la technologie nucléaire. Dans ce cadre, un acteur clé dans le développement de l'énergie nucléaire au Maroc pourrait être la Russie. En octobre 2022, la Russie a, en effet, approuvé un accord de coopération en matière de nucléaire civil avec le Royaume. Cet accord couvre un large éventail de domaines, allant du développement de gisements d'uranium à la construction de réacteurs nucléaires, en passant par l'amélioration des infrastructures et la formation du personnel. D'autant plus que le potentiel de l'énergie nucléaire au Maroc se situe dans un contexte plus large de diversification énergétique. En 2022, la puissance électrique installée du Royaume était de 11.055 mégawatts, avec une contribution significative de l'éolien et du solaire. Cette initiative nucléaire s'inscrit dans une stratégie énergétique visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à s'orienter vers des sources d'énergie plus propres et plus durables. Cette démarche, soutenue par une collaboration internationale, notamment avec la Russie, pourrait positionner le Maroc comme un acteur clé dans le domaine de l'énergie nucléaire en Afrique et au-delà.