Dans le monde impitoyable de la finance, le jeudi 30 novembre 2023 restera gravé comme le jour où le géant marocain Cosumar a vu son paysage actionnarial redessiné. Un ballet financier s'est joué en Bourse, où des acteurs marocains, parmi lesquels MAMDA, MCMA, CIMR, RCAR, et le groupe sucrier français SUCDEN, ont orchestré l'acquisition de la totalité des parts détenues par le groupe Wilmar dans Cosumar, soit un enjeu de 30,05% du capital. Cette manœuvre, réalisée à un prix de 210 dirhams par action, n'est pas qu'une simple transaction sur le marché de blocs. Non, elle ressemble davantage à une révolution stratégique, orchestrée avec la précision d'un horloger suisse. En effet, cette opération a été soumise à un échiquier de conditions suspensives, incluant l'obtention des autorisations réglementaires et l'aval du Conseil de la concurrence, tel un jeu de dominos soigneusement alignés. LIRE AUSSI : La Bourse de Casablanca clôture proche de l'équilibre L'impact de ce transfert de participation ne se limite pas à un changement dans les lignes du registre des actionnaires de Cosumar. En effet, le groupe sucrier marocain a pris acte de la démission des membres de son Conseil d'Administration représentant Wilmar, annonçant la nomination imminente de nouveaux membres, une sorte de remaniement ministériel dans le monde corporatif. Au-delà de cette valse des sièges au conseil, Cosumar et Wilmar semblent jouer une partition à deux temps. D'une part, la cession par Cosumar de sa participation totale dans la société Durrah au profit de Wilmar, prévue pour le 31 janvier 2024 au plus tard, et d'autre part, le report de la cession des parts dans Wilmaco, une mélodie encore inachevée entre les deux groupes. Cette opération, loin d'être un simple coup de théâtre financier, est lourde de sens sur le plan économique et social. Elle s'inscrit dans une stratégie visant à préserver la valeur ajoutée au niveau national, sécuriser la chaîne d'approvisionnement sucrière, et renforcer la présence de Cosumar sur l'échiquier international. En somme, une démarche qui résonne comme une ode à la souveraineté alimentaire du Royaume. Dans cette symphonie financière, où les notes de la stratégie et du développement durable s'entremêlent, Cosumar semble jouer la partition d'un acteur conscient de son rôle dans l'économie marocaine et au-delà. La reconfiguration de son actionnariat n'est pas qu'une affaire de chiffres ; c'est un signal fort envoyé au marché, illustrant un engagement profond envers le développement économique du pays, doublé d'une vision à long terme pour la filière sucrière, un secteur doux mais stratégique.