Le ministère de l'Agriculture étudie la possibilité de lever l'interdiction d'exporter des pommes de terre vers les pays africains, imposée en février dernier pour protéger le marché intérieur. Les exportateurs, qui ont subi de lourdes pertes à cause du covid-19 et de la guerre en Ukraine, espèrent une décision favorable. Le Maroc est un grand producteur et exportateur de pommes de terre et d'oignons, très demandés en Afrique de l'Ouest. En 2022, le royaume a exporté plus de 300 000 tonnes de pommes de terre et plus de 65 000 tonnes d'oignons, battant des records malgré la crise sanitaire et la sécheresse. Cependant, en février 2023, le gouvernement a décidé d'interdire les exportations de ces deux légumes, ainsi que des tomates, vers l'Afrique, afin de limiter la hausse des prix sur le marché intérieur, notamment à l'approche du mois sacré du Ramadan. Cette mesure a provoqué la grogne des exportateurs, qui ont réclamé des autorisations exceptionnelles pour écouler leurs stocks. Selon le ministère de l'Agriculture, une concertation a eu lieu avec les professionnels du secteur pour évaluer la situation d'autosuffisance et de surplus. Il en ressort que la production de pommes de terre est suffisante pour couvrir la demande nationale, mais qu'il y a toujours une pénurie d'oignons. Par conséquent, seule l'exportation de pommes de terre pourrait être autorisée. Les exportateurs ont demandé un permis temporaire de deux semaines, renouvelable en fonction de l'évolution du marché. Une manifestation prévue à Inezgane Ait Melloul a été reportée après l'intervention du ministère de l'Intérieur. Le Maroc espère ainsi relancer ses ventes à l'étranger, tout en préservant son pouvoir d'achat interne. La pomme de terre est une culture stratégique pour le pays, qui se classe au troisième rang des producteurs au Maghreb.