La chanteuse, compositrice et célèbre trompettiste autrichienne Michaela Rabitsch a ouvert, jeudi soir, la 18ème édition du Festival de jazz de Tanger « Tanjazz », placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI. Lors de cette première soirée, la chanteuse autrichienne a investi la scène du Palais des institutions italiennes pour faire vibrer le public, le temps d'un concert, au rythme de tubes de son répertoire musical, dont des morceaux sont tirés de son dernier album « Voyagers », inspiré de ses nombreuses tournées à travers l'Afrique, l'Europe, l'Asie et l'Amérique. Accompagnée du guitariste Robert Pawlik, du contrebassiste Stefan Bartus et du batteur Vladimir Kostadinovic, Michaela Rabitsch a interprété, deux heures durant, des mélodies de jazz doux, feutré et moderne avec des rythmes groovy et une improvisation diversifiée dans un mix vocal-instrumental équilibré. Il y a lieu de citer « Afrika », « Serbian Rhapsody », « Malaga », « Walk in the sun » ou encore « Moods », des morceaux qui reflètent différents aspects de la vie allant de la mélancolie à des atmosphères pleines d'énergie et des moments plus joyeux, grâce aux modulations de la voix et à une brillante maitrise de sa trompette, suscitant une émotion certaine parmi le millier de personnes venues assister au concert. Lors de ce concert, Michaela Rabitsch s'est particulièrement surpassée, lorsqu'elle a repris « Seven ways to Fez », un morceau empreint de mélancolie qu'elle dit affectionner entre tous pour la charge émotionnelle qu'il véhicule. Sous la devise « diversité au lieu d'ignorance », l'artiste autrichienne et son groupe s'emparent des plus importants éléments et d'inspirations de diverses cultures musicales en contraste avec leur environnement culturel tout en créant un nouveau mélange musical. Si le point d'orgue de cette soirée était le concert de Michaela Rabitsch, en tête d'affiche, la chanteuse espagnole « La Negra » l'ayant suivi n'a pas démérité. L'artiste espagnole a animé un concert où les airs mélancoliques de la musique gitane ont été rehaussés par des rythmes jazzy. Avec sa voix éraillée et puissante, « La Negra » a réussi à conquérir le public grâce à un savant mélange de lyrisme, de technique et de modernité, conférant au flamenco une dimension nouvelle. Placée sous le signe « Les nouvelles voix du Jazz », la présente édition du festival « TANJazz », qui se poursuit jusqu'au 17 septembre, prend son envol vers de nouvelles mélodies et influences en vue d'explorer des pépites musicales hors des chemins balisés. Selon le fondateur de TANJazz, Philippe Lorin, le festival a pour vocation de faire découvrir au public tous les talents qui sont déjà confirmés mais qui ne sont pas encore au sommet. « Le TANJazz est avant tout un festival de découverte. Chaque année, on fait découvrir des choses nouvelles », a-t-il dit. S'agissant de la programmation de cette année, elle se veut « riche, variée et délicieuse », selon Philippe Lorin. Les mélomanes auront ainsi à apprécier les récitals de l'artiste Rita Payés, du charismatique chanteur scatteur David Costa Coelho, de la chanteuse métisse d'origine réunionnaise Mogane Ji, de la jeune espagnole Izah, de l'artiste croate Daniel Cacija, de la rockeuse genevoise d'origines maroco-syriene Samia Tawil, entre autres. Par ailleurs, « TANJazz 2017 » poursuit son casting de jeunes talents initié en 2015 et destiné à repérer et à sélectionner les jeunes pousses pour les aider à se frayer chemin dans le domaine de l'art.