C'est fait, la messe est dite, le Président Macron est réélu par les français pour cinq prochaines années. Comme il est de coutume, les présidents du monde entier ont félicité leur homologue réélu. Après l'élection du président français, Emmanuel Macron, les pays africains avec qui la France entretient une relation historique, très conflictuelle ces dernières années, ont également participé à cette coutume de félicitations. Mais cette victoire de Macron sur Lepen est en effet considérée comme bonne nouvelle pour beaucoup de dirigeants africains, qui n'auront pas à faire avec le parti d'extrême droite, dont le programme est raciste, islamophobe et très irrespectueux à l'égard du continent africain. Néanmoins, ils devront faire avec Macron le « bon mauvais choix » avec qui ils ont déjà travaillé. La France-Afrique, le sentiment anti-français, les accords militaires et économiques, la paix et la sécurité, la francophonie, seront très certainement les sujets phares sur lesquels les deux parties devront coopérer ces cinq prochaines années. Ainsi, l'Union africaine a félicité le président français Emmanuel Macron pour sa « brillante » réélection, après sa victoire dimanche, face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen. « Nous souhaiterions poursuivre l'établissement de relations rénovées et mutuellement avantageuses entre la France et l'Afrique », a déclaré le président de la Commission secrétaire. De son côté le président en exercice de l'Union Africaine a écrit sur son compte twitter « Je félicite chaleureusement mes félicitations au président Emmanuel Macron pour sa brillante réélection, je lui adresse mes meilleurs vœux de succès dans l'exercice de son second mandat ». Rappelons que le président sortant a été reconduit à la présidence de la France avec plus de 58,5% des voix, contre 41,4% pour Marine Le Pen, qui a enregistré un score historique passant pour la première fois la barre des 40%. → Lire aussi : France : Emmanuel Macron réélu avec 58,55% des voix Vers la rupture de la France-Afrique « L'Union Africaine par ma voix, est heureux de poursuivre avec le président Emmanuel Macron, son engagement pour bâtir entre l'Afrique et la France, et plus largement l'Europe, des relations rénovées et mutuellement avantageuses« , cette déclaration du Président de la Commission de l'UA, dans son message de félicitations adressées au Président Macron pour sa réélection, offre une lecture claire sur la prochaine alliance entre la France et l'Afrique. Le Président Emmanuel Macron a dit vouloir refonder la relation entre la France, ancienne puissance coloniale, et l'Afrique, promettant ainsi une rupture de la France-Afrique connue pour ses pratiques opaques et ses réseaux d'influence. Il faut savoir qu'entre la France et l'Afrique, c'est une histoire d'esclavage puis de colonisation, qui souhaite changer de forme et de visage en épousant une diplomatie bilatérale se voulant plus saine et plus transparente. Depuis l'époque des indépendances, la France colonialiste a tenté de « purifier » ses relations avec l'Afrique. Quand bien même la France a la chance de tomber très souvent sur des dirigeants africains dociles, elle bute parfois sur une société civile de plus en plus réactionnaire et antifrançaise. Mais c'est au Mali que ce sentiment anti français a été le plus noté. Le retrait des forces militaires françaises et Européennes du Mali en février 2022 ont été justement fait sur fond de sentiment anti-français et au terme d'une longue crise entre la France et le Mali mais plus généralement entre la France et l'Afrique. Tentant de « purifier » les relations souillées qu'incarne la « France-Afrique », Emmanuel Macron avait réuni en octobre 2021, des entrepreneurs, artistes, sportifs à Montpellier, pour une rencontre entre sociétés civiles africaine, française et de la diaspora, sur des sujets économiques, culturels et politiques. Il n'y avait aucun chef d'Etat Le Président Macron avait alors dit vouloir « sortir des formules et des réseaux obsolètes« . En clair, rompre avec la « Françafrique« . En octobre 2021, des entrepreneurs, artistes, sportifs – mais pas de chefs d'Etat – ont été invités à Montpellier (sud) pour une rencontre entre sociétés civiles africaine, française et de la diaspora, sur des sujets économiques, culturels et politiques.