L'agence de presse algérienne APS DZ s'en est pris ces derniers jours au directeur de l'UNICEF à Alger, traité de « pu produit du Makhzen», en raison d'un rapport critique sur les jeunes algériens (15-24 ans) qui, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance, outre qu'ils soient «rudement touchés par le chômage et la précarité, sont confrontés à une faible scolarisation et une exclusion économique». «Ce rapport a été commandé par des affabulateurs qui ont été derrière les rapports mensongers de la Banque mondiale et ses relais», selon la même source. L'Algérie serait «un modèle» pour l'Afrique, selon l'APS, non seulement dans le secteur de la jeunesse, mais aussi en matière de sécurité alimentaire. Sur ce dernier terrain, il faut bien reconnaitre de telles performances à notre voisin de l'Est, après une succession de pénuries de produits alimentaires dont les pommes de terre, les lentilles, l'huile de table, le lait, la viande de volaille, les sardines, lesquelles avaient provoqué un rationnement, au terme de scènes déplorables de bousculades, partout dans le pays. Dans une telle situation, comment l'Algérie a-t-elle pu «se procurer» la certification de «modèle en Afrique» en matière de sécurité alimentaire ! Comme toujours, « l'investigation» des professionnels de l'agence de presse algérienne a conduit les journalistes à découvrir que le directeur du bureau de l'UNICEF avait fait ses études doctorales de médecine au Maroc. Voilà donc les preuves établies de sa connivence avec le Royaume !. Cela suffit pour accabler ce fonctionnaire international. Comme le Secrétaire général actuel du FLN, dont les militants de l'ancien parti unique avaient réclamé la tête, ces derniers mois, parce qu'il avait fait ses études universitaires au Maroc ! Cela suffit amplement pour l'accuser d'espionnage, au profit du Maroc ! Les journalistes d'investigation omettent d'ajouter que le patron du FLN était, lors de son séjour à Rabat, en relation avec l'ambassade d'Algérie, qui l'avait employé... au bureau de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Ces découvertes des journalistes d'investigation amplifient la véhémence des algériens à l'égard du Royaume, où la communauté algérienne vit paisiblement depuis des lustres, jouissant de tous ses droits, y compris le droit de propriété. « Qui mieux qu'un pur produit du makhzen peut accomplir cette sale besogne ? », ajoute l'APS, qui semble ignorer le rappel à l'ordre du chef du gouvernement algérien et qui récidive, en ouvrant un nouveau conflit avec une organisation internationale. Ne parlons pas du Royaume du Maroc, qui se retrouve, malgré lui, sur toutes les scènes algériennes, bien que notre pays n'accorde aucun intérêt aux divagations algériennes officielles et particulières. Comme toujours, le directeur de l'UNICEF est accusé de connivence avec le Maroc, dans un nouveau complot, visant à entacher l'image positive de l'Algérie, qui se serait hissée au hit parade sur la scène internationale. Comme je l'ai déjà dit , à d'autres occasions, le Maroc ne peut que se réjouir de ce que l'agence de presse et les responsables algériens, à tous les niveaux, lui prêtent comme force et puissance, allant jusqu'à dicter à des institutions internationales, leurs rapports sur l'Algérie. Hier, c'était la banque mondiale. Aujourd'hui, c'est l'UNICEF. Sur la banque mondiale, le chef du gouvernement algérien avait relevé que « certains médias avaient exagéré dans l'analyse de la teneur» du rapport de la banque mondiale, invitant à «une lecture approfondie du rapport» pour éviter «toute sensibilité» entre les institutions et l'Algérie. l'APS en avait pris note, en insérant d'ailleurs cette mise au point sur son site, en parallèle avec ses diatribes contre la banque mondiale. Dans une certaine mesure, l'agence de presse algérienne démolit les allégations des dirigeants algériens, dont le président Tebboune lui-même, qui prétend que l'Algérie est la première puissance du Maghreb et d'Afrique. Dans la logique de l'APS, la première puissance n'est donc pas l'Algérie, mais bien le pays qui soit en mesure de dicter aux institutions internationales leurs rapports périodiques sur l'Algérie. Pour ce faire, il va de soi qu'il va falloir remercier l'APS pour ses congratulations. Même si elle aurait reçu des consignes générales d'attaquer le Maroc, à tout vent, elle semble gérer maladroitement ces consignes, en s'en prenant à la banque mondiale, qui se basait dans son dernier rapport sur les données du gouvernement algérien. Les accusations proférées contre le Royaume, ou comme préfèrent le désigner les algériens, le Makhzen, nous confortent, nous marocains, qui sommes sensés disposer de fortes capacités pour interférer sur les partenaires de l'Algérie. En même temps, nous prierons le très Haut de doter nos frères algériens d' «un minimum de raison et de lucidité», pour mieux cerner le vrai du faux. Le Maroc s'est gardé de répondre à ces informations farfelues, d'autant plus qu'il appartient aux institutions internationales, qui sont ciblées, de réagir à ces fanfaronnades d'une agence de presse officielle, qui a perdu toute crédibilité. En même temps, nous nous réjouissons que l'APS DZ, note ancien partenaire au Maghreb, qui a résilié les accords de coopération avec l'agence marocaine, d'avoir inséré la MAP parmi les agences de presse, dans un listing des agences de presse africaines, asiatiques, européennes et d'Amérique latine (APS DZ Wiltipedia). L'APS n'a réservé aucune place à l'agence du polisario (SPS), son pourvoyeur d'informations sur les camps de Tindouf et sur «l'héroïsme et a bravoure» des soldats du polisario dans «les territoires libérés». Nous en sommes à prés de 400 communiqués militaires, repris intégralement pas l'APS, qui y a exclusivement dédié un espace sur son site électronique, constamment actualisé. Mais ignorer SPS, dont l'APS est la seule agence au monde à répercuter les communiqués, cache mal le peu de convictions que manifestent généralement les algériens à l'égard de cette machine dédiée à la propagande, dont l'écho n'arrive même pas aux habitants de la ville de Tindouf, dans le voisinage immédiat. (*) Journaliste et écrivain