Pour l'Algérie, le dernier rapport de la Banque mondiale sur l'état de son économie est un «complot» issu de «l'imagination» de Farid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale en charge de la région MENA. «En l'absence d'une mise en œuvre rapide de l'agenda de réformes (le plan d'action du gouvernement présenté en septembre 2021, NDLR), la reprise sera fragile et les soldes budgétaire et extérieur se détérioreront à moyen terme», avait prédit l'organisme dans un sévère constat, qui évoque également «la dépendance intacte de l'Algérie à l'égard des revenus des hydrocarbures, l'apparition de nouveaux variants du Covid-19 et le rythme des efforts de réforme annoncés restent les principales sources de risques pour les perspectives économiques» et «la forte hausse de l'inflation alimentaire [qui a affecté] le pouvoir d'achat du segment le plus vulnérable de la population, compte tenu du poids majeur des produits alimentaires dans son panier de consommation.» Des vérités prouvées. L'agence de presse algérienne (APS) évoqué sérieusement la thèse d'un rapport «réalisé sur orientation du palais royal marocain» par «Farid Belhaj, qui est de nationalité tunisienne, avait occupé le poste de chef de cabinet du président de la Banque Mondiale, est un ami proche du prince du Maroc, Moulay Rachid et de nombreux ministres marocains.» Le blogueur Kamal Cherif indique qu' «il y a une experte algérienne qui fait partie de l'équipe qui a rédigé le rapport de le Banque mondiale». «Après cette accusation qu'il est un complot du Makhzen, j'espère qu'elle ne sera pas jugé pour haute trahison», pointe-t-il non sans ironie. Il y a une experte algérienne qui fait partie de l'équipe qui a rédigé le rapport de le Banque Mondiale, après cette accusation qu'il est un complot du Makhzen, j'espère qu'elle ne sera pas jugé pour haute trahison !? pic.twitter.com/NjYjOu2bW3 — Kamal Cherif كمال شريف (@kdjdz) January 5, 2022 Pour la caisse de résonnance du résonnance du régime algérien, le fait que l'expert tunisien a travaillé au Maroc plaide en sa défaveur. «De 2002 à 2007, il a été responsable des opérations de la BM pour le Maroc, ce qui justifie toute sa haine envers l'Algérie», alors que son parcours est plus riche que cela : «de 2007 à 2010, il a été représentant spécial de la Banque Mondiale auprès de l'ONU à New York avant d'être promu en 2010 directeur de la région pacifique, poste qu'il quitte en 2012 pour diriger depuis Beyrouth les activités de la Banque Mondiale au Liban, Syrie, Jordanie, Irak et Iran. Durant, cette période, il a piloté les travaux de la Banque Mondiale sur la crise des réfugiés syriens et ses conséquences sur la région.» Parce que le ridicule ne tue, l'APS affirme que cet analyse de renom a été, en 2018, «bombardé» vice-président de la Banque mondiale pour la région Mena, «période durant laquelle de nombreux rapports complaisants sur le Maroc ont été rédigés dont le dernier qui classe le royaume du mal et de la misère comme étant un des rares pays qui ont tiré profit de la pandémie.»