Les dirigeants de l'UE et de l'Union africaine (UA) et leurs Etats membres se réuniront les 17 et 18. Février 2022 à Bruxelles pour le sixième sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine. Le sommet offrira une occasion unique de jeter les bases d'un partenariat UA-UE renouvelé et approfondi avec l'engagement politique le plus élevé, fondé sur la confiance et une compréhension claire des intérêts mutuels. Les dirigeants devraient discuter de la manière dont les deux continents peuvent créer plus de prospérité. L'objectif est de lancer un ambitieux paquet d'investissements Afrique-Europe qui tienne compte des défis mondiaux tels que le changement climatique et la crise sanitaire actuelle. Des instruments et des solutions pour promouvoir la stabilité et la sécurité à travers une architecture de paix et de sécurité renouvelée devraient également faire partie des délibérations. Mais avant même que le sommet ne commence, on s'inquiète déjà de la présence du chef du Polisario Brahim Ghali, invité par l'UA. L'UE et en particulier la Belgique, pays hôte, craignent des problèmes politiques, diplomatiques et surtout protocolaires avec le Maroc en raison de la présence du chef des séparatistes. L'eurodéputé Tomas Zdechovsky attire l'attention sur la remarquable dérive diplomatique et se demande comment l'UE peut accueillir le dirigeant du Polisairo alors qu'il est accusé de détournement de fonds européens et poursuivi en Espagne, Etat membre de l'UE. → Lire aussi : Sommet UE-UA : Traduire l'ambition en actions Le député allemand Maximilian Krah pense aussi qu'il s'agit d'une « bavure diplomatique sans précédent » que l'UE Polisario invite. « C'est une organisation terroriste », a-t-il écrit sur son compte Twitter. Le député européen a ajouté qu'il est temps pour l'UE de reconnaître que « le Sahara occidental appartient au Maroc ». Par ailleurs, la participation du président algérien Abdelmadjid Tebboune soulève également de nombreuses questions. A ce jour, il n'existe pas d'accord d'exemption de visa pour les diplomates entre l'Algérie et la Belgique. Pour ce sommet, on observera avec une grande inquiétude que la participation active de la société civile à la mise en œuvre du partenariat renouvelé n'a pas encore été assurée. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE et de l'Afrique doivent créer des structures pour la participation active de la société civile. Cela nécessite des propositions concrètes d'échange d'informations, de consultation, de transparence et de dialogue. Le succès du partenariat UA-UE et des offres de coopération de l'UE dépendra de la mesure dans laquelle la perspective sociale est prise en compte et la transformation correspondante est soutenue par des ressources financières. Par exemple, le non-respect par les pays industrialisés de l'engagement international de fournir 100 milliards de dollars par an en financement climatique à partir de 2020 a entraîné une énorme perte de confiance parmi les partenaires africains – même si les écarts importants ont été causés par d'autres pays industrialisés.