Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu, lundi, une réunion sur la crise ukrainienne à la demande des Etats-Unis, sur fond de tensions exacerbées par une présence militaire accrue des forces russes à la frontière avec le pays d'Europe de l'Est. Cette réunion intervient alors que la Russie s'apprête à assumer la présidence tournante de l'instance exécutive de l'ONU pour le mois de février. Dans son intervention, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a accusé la Russie de vouloir déployer « d'ici début février plus de 30.000 militaires » au Biélorussie, voisin de l'Ukraine. « Nous avons des preuves que la Russie a l'intention d'augmenter sa présence jusqu'à plus de 30.000 militaires » au Biélorussie près de la frontière avec l'Ukraine « d'ici début février« , a-t-elle indiqué. La diplomate américaine a relevé que les militaires russes seront « à moins de deux heures au nord de Kiev« , ajoutant qu'aujourd'hui la Russie avait déployée n Biélorussie 5.000 militaires, dont des forces spéciales, avec notamment des missiles et des batteries anti-aériennes. De son côté, l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia, a dénoncé des « manœuvres hypocrites » des Etats-Unis. → Lire aussi : Ukraine: Entretien téléphonique mardi entre les chefs des diplomaties russe et américaine Pour sa part, l'ambassadeur de Chine auprès de l'ONU, Wu Hongbo a appelé au calme pour désamorcer la situation, exhortant les parties à la crise ukrainienne à opter pour le dialogue. Dans ce cadre, il a appelé à la mise en œuvre des accords de Minsk de 2015 qui ont été entérinés par les Quinze. Les autres membres du Conseil de sécurité ont appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue, en privilégiant le dialogue et le processus diplomatique dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a averti que « si la Russie se détourne de la diplomatie et attaque l'Ukraine, la Russie en portera la responsabilité et subira des conséquences rapides et sévères« . « La réunion aujourd'hui du Conseil de sécurité (de l'ONU) est une étape décisive pour amener le monde à parler d'une seule voix » sur cette crise, a-t-il indiqué. Plus tôt dans la journée, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a annoncé qu'un entretien téléphonique aura lieu mardi entre les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et américaine Antony Blinken. Les pays occidentaux accusent la Russie depuis fin 2021 d'avoir massé jusqu'à 100.000 soldats à la frontière ukrainienne en vue de lancer une invasion. Moscou nie tout projet en ce sens, tout en réclamant des garanties écrites pour sa sécurité, dont le rejet d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan et la fin du renforcement militaire de l'Alliance atlantique à l'Est. Cette demande clé a été rejetée par les Etats-Unis cette semaine dans une réponse écrite à Moscou. Le Kremlin a indiqué réfléchir à sa réaction. Selon les observateurs, la réunion du Conseil de sécurité est une occasion rare pour Washington et ses alliés de discuter des actions d'un autre membre permanent, la Russie, sur la scène mondiale.