Blanchiment d'argent : un record de 134 jugements rendus au Maroc en 2023    Accord de partenariat entre la Fédération Royale Marocaine de Football et la Fédération Kényane pour le développement du football africain    Oujda: Cinco menores detenidos tras actos de vandalismo    Neo Motors entrega sus primeros vehículos a las Fuerzas Armadas Reales    CHU Ibn Sina: les médecins internes s'apprêtent à manifester mercredi contre la fermeture des laboratoires    Droits des femmes : Hind Laidi alerte sur les défaillances de l'accompagnement social au Maroc    Casablanca : Les « Nocturnes du Patrimoine » de retour du 13 au 15 mars    Badr Hari se livre sur sa carrière, sa paternité et ses problèmes juridiques    Des contrats suspects entre conseils élus et bureaux d'études dans le viseur de l'Intérieur    NEO Motors livre son premier lot aux Forces Armées Royales    Voyage en solitaire au Maroc : une touriste espagnole dénonce le harcèlement de rue    La Ligue arabe appelle à des efforts soutenus pour promouvoir les questions relatives aux femmes arabes    Le vice-président de l'Union des journalistes du Pérou : Le Maroc, clé de la paix et du développement en Afrique du Nord    Quand la souveraineté algérienne devient une monnaie d'échange    Prépa. CAN Rugby 2025 : La FRMG passe à l'action    Transition Energétique : Le Maroc, Futur Fournisseur Principal d'Energie Solaire pour le Royaume-Uni    Canada: Début du vote au Parti libéral pour choisir le successeur de Trudeau    La présidence syrienne annonce une "commission d'enquête" sur les tueries de l'ouest    Oujda : Cinq mineurs arrêtés après des actes de hooliganisme    SUV hybride - BMW X3, efficace même sans le i    Enfin, nos ftours sans caméras cachées    CAF : Mercredi prochain , une AGE pour renouveler le Comex et les représentations au sein du Conseil de la FIFA    Le Maroc à l'honneur au salon du tourisme moto "Moto Days" de Rome    France : du porc servi à un enfant musulman, un entraîneur quitte son club    Les services secrets américains abattent un homme armé près de la Maison Blanche    Maroc : Un programme national pour initier les enfants au numérique et à l'IA    Un nouveau ferry reliera Marseille à Tanger Med dès juin 2025    L'Algérie disposée à offrir ses terres rares à Donald Trump    Alerte météo : Neige, fortes pluies et rafales de vent pendant deux jours    El Massalia, un nuevo barco para reforzar la conexión entre Marruecos y Marsella    Gérald Darmanin en visite au Maroc en quête de plus de coopération judiciaire    Les températures attendues ce dimanche 9 mars 2025    Plusieurs milliers de manifestants en France en faveur des droits des femmes    Liga / J27 (suite) : L'Atlético et le Real, successivement en ouverture cet après-midi    Brahim Díaz, Jugador Cinco Estrellas Mahou del mes de febrero    MAGAZINE : Villa Carl Ficke, un musée pour la mémoire    La mort de Naïma Samih «est une perte pour la scène artistique nationale», dit le souverain chérifien    L'Algérie entre les pièges de l'armée et les séductions de Washington... Les ressources du pays sur la table des négociations    Naïma Samih... Une icône de la chanson marocaine s'en va, mais sa voix reste gravée dans la mémoire des générations    Funérailles à Benslimane de la chanteuse Naïma Samih    Donald Trump nomme Duke Buchan III, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc,    Interview avec Malika Lehyan : «Les progrès des femmes sont indéniables, mais il reste du chemin à parcourir»    L'aéroport Marrakech Menara optimise ses contrôles d'entrée    Interview avec Khadija Ezzoumi : « Malgré les succès notables, des obstacles majeurs persistent »    L'Université Chouaïb Doukkali commémore l'épopée de la libération et de l'unité nationale    Donald Trump désigne Duke Buchan III comme ambassadeur des USA au Maroc    La chanteuse marocaine Naïma Samih s'éteint, laissant un héritage musical intemporel    Tindouf : Un opposant au Maroc demande de retourner au Sahara    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mali : L'imbroglio géostatique qui ne dit pas son nom
Publié dans Maroc Diplomatique le 12 - 01 - 2022

Désormais, tous les chemins mènent au Mali sauf celui emprunté par la CEDEAO. La crise malienne est devenue une crise des grandes puissances. En toile de fond, le terrorisme, mais en clair un amas d'enjeux qui ne dit pas son nom, pour l'instant.
La Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest, La CEDEAO, a imposé de nouvelles sanctions contre le Mali. Selon l'organisation ouest africaine, la junte militaire au Mali continue de s'opposer à de nouvelles élections dans un avenir proche.
Pourtant, la junte militaire malienne d'Assimi Goita avait précédemment annoncé qu'elle resterait au pouvoir pendant encore quatre ans, bien que Goita ait initialement promis d'organiser de nouvelles élections au bout de 18 mois après son premier coup d'Etat, fin février. La CEDEAO a rejeté le retard comme « totalement inacceptable » et considère le gouvernement militaire de transition illégitime et la junte tient le peuple malien en otage pendant les cinq prochaines années.
A l'annonce des sanctions, la main de la CEDEAO n'a pas tremblé. La plupart des aides commerciales et financières seraient suspendues et toutes les frontières avec le Mali seraient fermées avec effet immédiat, selon la déclaration finale du sommet de la CEDEAO au Ghana.
Au-delà des lourdes sanctions prononcées contre les dirigeants du pouvoir, c'est le peuple malien dans sa globalité qui risque de pâtir contre ces sanctions.
Cependant, il faut considérer que l'approche de la CEDEAO pour gérer la crise malienne est un échec. Après moult rencontres et discussions, l'organisation sous régionale n'a pas pu dénouer la tension non pas avec les terroristes mais aussi avec la junte au pouvoir, ce qui pourtant était facile.
→ Lire aussi : Mali : Le gouvernement militaire indigné par les sanctions
Mais au regard des évolutions précédentes, notamment la question de la présence des paramilitaires russes Wagner et l'équation insoluble de l'avancée des djihadistes, Bamako a pris ses responsabilités et entend « chercher de nouveaux partenaires » stratégiques.
Il faut se rappeler que c'est depuis la tribune de l'ONU que le premier ministre malien, Choguel Maïga, avait accusé la France d'un « abandon en plein vol » avec sa décision de retrait du Mali de la force Barkhane.
Guerre de positionnement
Avec cette décision prise par les dirigeants de la CEDEAO, l'organisation sous régionale, longtemps traitée d'être à la solde de la France semble donner raison à ces critiques. Ceci ne fait, d'ailleurs, que renforcer le sentiment anti français dont s'indigne le président Français, Emmanuel Macron. Car aujourd'hui, une très bonne partie de la jeunesse africaine est contre la politique française en Afrique. A ce titre, au vu des manifestations pro russe qui se multiplient, la France perd du terrain dans son pré carré.
Autre partenaire malien qui suscite des questions c'est Téhéran, qui depuis le face à face entre Bamako et Paris, se presse pour prêter main forte à Bamako dans sa croisade d'en finir avec Paris.
Si la Guinée estime n'être pas concernée par les décisions de la CEDEAO, le président de transition Mamady Doumbaya a déclaré ouvertement que la Guinée continuera à commercer avec le Mali et que les frontières resteront ouvertes.
Côté marocain, la visite de travail du ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop à Rabat, en octobre dernier, a été l'occasion pour passer en revue la coopération entre Rabat et Bamako. « Cela a surtout permis de réactiver tous les mécanismes ». C'est ainsi que dans ce contexte, les commissions mixtes sectorielles, le dialogue politique, la commission consulaire... vont reprendre avec des dates et des échéances de rencontres. Le Mali est la troisième destination des investissements du Maroc en Afrique, a fait savoir le Ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Et de conclure que cette visite de travail du ministre malien a été une occasion pour rappeler la doctrine claire du Royaume à savoir, « celle de ne pas s'ingérer dans les affaires internes des pays et de faire confiance au génie des peuples ».
Le Conseil de sécurité de l'ONU plus que divisé
Au cours de la réunion au Conseil de sécurité de l'ONU, tenue mardi soir à New York, la Russie et la Chine ont bloqué l'adoption d'un texte prônant des sanctions contre la junte militaire au Mali. Selon des diplomates, les représentants des gouvernements à Pékin et à Moscou ont empêché l'initiative portée par la France. Macron, dont le gouvernement assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE, a accusé mardi la junte de « prendre le pouvoir pendant des années et de priver le peuple malien de ses options démocratiques ». Washington a également soutenu les « mesures fortes » de la CEDEAO. L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas Greenfield, a pour sa part, appelé la junte militaire à tenir sa promesse de retour à la démocratie.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a ensuite réitéré ses allégations selon lesquelles la junte militaire était soutenue par des mercenaires russes du groupe dit Wagner sous couvert de contre-terrorisme. Le Drian a également accusé la Russie de « mentir » sur le statut de la troupe Wagner, qui est considérée comme l'armée de l'ombre du Kremlin.
De leur côté, la Russie et la Chine ont plaidé la non-ingérence au Mali. Conformément à l'annonce du président Assimi Goita, le représentant de Bamako a également jugé « illégales» les décisions de la CEDEAO.
Le représentant de la Russie Vasily Nebenzia a annoncé que les sanctions strictes imposées par la CEDEAO dans les circonstances actuelles, sont irresponsables. Répondant à la polémique en cours, sur la présence de mercenaires de son pays au Mali, le diplomate russe déclare que « le Mali a le droit de travailler avec d'autres alliés qui sont disposés à travailler avec lui pour renforcer la sécurité ». Dans cette optique, il a annoncé que « les nations occidentales veulent un monopole sur la fourniture de services » au Mali.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.