L'organisation des nations unies (ONU) a indiqué vendredi que les deux camions algériens, «incendiés et carbonisés », ont été retrouvés tout prés de «Bir Lahlou», dans la zone tampon (à l'Est du mur de défense marocain) dans région non frontalière avec l'Algérie. La Minurso poursuit son enquête pour déterminer les raisons de la présence de ces camions immatriculés en Algérie, dans cette région, interdite à tout mouvement civil et militaire. Notre voisin de l'Est s'est empressé, ou plutôt s'est précipité pour inscrire la présence de ces camions dans cette zone, dans le cadre d'activités commerciales avec la Mauritanie, sans toutefois expliquer pourquoi, ces camions n'avaient pas emprunté le poste frontière officiel entre l'Algérie et la Mauritanie, plus pratique, inauguré, il y'a quelques mois. Quelles furent par ailleurs les raisons qui justifieraient que les camionneurs soient allés vers l'Ouest de ce poste frontière, pour franchir les frontières internationales du Sahara marocain avec la Mauritanie, et donc s'aventurer dans une zone interdite, sous contrôle des Nations unies ?. La présidence algérienne a, sur un ton allergique, réagi à la mort des trois camionneurs, «alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d'échanges entre les peuples de la région». Comme si cette région n'était régie par aucune loi et que «les peuples» (non pas les Etats) sillonnent des territoires sans frontières et sans maitres pour se livrer à des activités commerciales. Pour sa part, Ramtane Laamamra, ministre des affaires étrangères, accuse le Royaume «d'entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n'a aucun droit ». Le ministre algérien plaide, à priori, pour la mise en place d'une route commerciale, qui transiterait par la zone tampon, depuis le territoire algérien, pour rallier la Mauritanie, et donc la création d'un nouveau poste frontière qui serait, côté Sahara marocain, placé sous le contrôle du Polisario. En d'autres termes, Alger plaiderait pour la mise en place d'un nouveau «Kandahar», dénomination péjorative donnée à l'anarchie et la pagaille semées au poste frontière de Guerguerat, avant novembre de l'année dernière, par le polisario (un immense dépotoir de voitures volées, carcasses de voitures abandonnées et autres), à la frontière entre le Sahara marocain et la Mauritanie, côté Nord-Est. Les réactions officielles algériennes sont, comme nous le constations, paradoxales, contradictoires, démagogiques et mensongères. Plus grave, le communiqué de la présidence défend une situation de non droit (la liberté commerciale entre les peuples). Laamamra, pour sa part, certainement blessé dans son âme, après le passage du poste frontière de Guerguerat sous le contrôle du Royaume chérifien du Maroc, voudrait créer une autre voie commerciale et un autre poste frontière, sous le contrôle du polisario, dans la zone tampon, qui certifierait l'existence administrative d'un Etat «arabe, sahraoui et démocratique » qui, après sa proclamation depuis 45 ans, fait toujours de Tindouf sa capitale. C'est dire l'embarras de ceux qui se sont précipités en 1976 pour la reconnaissance d'un Etat sur une portion du territoire algérien, où il est condamné à demeurer pour l'éternité. La claque de la Minurso vient s'ajouter au cuisant échec subi tout récemment à New york, après le rejet de tous les « pourvois » juridiques des « envoyés spéciaux » algériens. La Minurso vient d'acter une nouvelle certification à l'Algérie sur sa responsabilité dans la déstabilisation du Maghreb et l'entretien d'une vive tension artificielle avec le Maroc. Les nations unies délivrent ainsi à l'Algérie, en ce jour du 46eme anniversaire de la Marche verte, un nouveau carton rouge. *journaliste et écrivain