Le Maroc a resserré sa surveillance le long du mur de sable qui le sépare des séparatistes du Polisario suite à leurs nombreuses provocations et violations du cessez-le-feu. A ce stade, les milices du polisario n'ont plus accès à la zone tampon au sein de laquelle ils s'étaient introduits illégalement quelques mois plus tôt. Depuis leur intrusion militarisée dans la zone tampon qui prévaut depuis l'instauration du cessez-le-feu en 1991, et leur obstruction du seul passage reliant le Maroc à la Mauritanie, les forces marocaines ont resserré leur surveillance sur la zone pour éviter une nouvelle escalade. Le 13 novembre dernier, les milices séparatistes du polisario poussées par l'Algérie, s'étaient introduites dans la zone tampon contrôlée par la mission des Nations Unies (Minurso) qui surveille l'application du cessez-le-feu, au niveau de la zone d'El Guerguerat. Cette intrusion avait non seulement violé les dispositions du statut juridique qui prévalent à l'est du mur de sécurité, mais avaient également pris en otage des routiers marocains et mauritaniens pendant plusieurs jours. Les milices séparatistes armées avaient déchargé et détourné les cargaisons de ces camions transportant essentiellement des produits frais à destination des marchés mauritaniens. Cette situation a provoqué l'ire de Nouakchott qui s'est retrouvée pendant plusieurs jours sans produits frais. Et alors que cette opération commanditée par Alger se mettait en place, l'Algérie a tenté de voler au secours de la Mauritanie en lui envoyant gratuitement des avions chargés de victuailles et cela, dans l'intention de casser un partenariat commercial solide entre Rabat et Nouakchott. Ces dernières semaines, l'Algérie a prouvé une fois de plus son implication dans la conflit au Sahara, avec une nouvelle tentative d'influencer le voisin mauritanien (qui fait partie du conflit également, ndlr), en créant le 12 avril, une ligne maritime commerciale entre Alger et Nouakchott visant à exporter les produits algériens, alors qu'au même moment le peuple algérien se plaint quotidiennement de la hausse des prix des produits de base et la presque impossibilité de consommer des produits frais. Les milices du polisario qui avaient initié la violation du cessez-le-feu qui interdit de s'introduire dans la zone tampon estimée à 20% de la totalité du Sahara marocain, avaient annoncé plus tard la « mort du cessez-le-feu » et le retour aux armes après une opération non violente des Forces Armées Royales (FAR) qui visait à rétablir le passage commercial et libérer au moins 1500 camions bloqués. Face à cette situation provoquée par les séparatistes armés, la Mauritanie avait rapidement annoncé le renforcement de la sécurité vers ses frontières avec le Maroc en envoyant des unités militaires permanentes pour éviter aux séparatistes de s'introduire sur son territoire. De leur côté, après le rétablissement du passage, les autorités marocaines ont procédé à des travaux de construction au niveau du mur de défense en bouchant les passages par lesquels les milices séparatistes envoyées depuis les camps de Tindouf en Algérie s'étaient introduites. En novembre, le Roi Mohammed VI était revenu, dans le discours de la Marche verte, sur les événements d'El Guerguerat, réitérant la fermeté des positions du Royaume qui « ne se laissera nullement fléchir par les provocations stériles et les manœuvres désespérées des autres parties ». « Le Maroc, fidèle à lui-même, ne se départira pas du bon sens et de la sagesse dont il a coutume. En revanche, c'est avec la dernière vigueur et la plus grande fermeté qu'il s'opposera aux abus cherchant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de ses Provinces du Sud », a-t-il averti. Ces derniers événements en date dans le dossier du Sahara s'étaient déroulés à la suite de la reconduction pour un an de la Mission des Nations Unies pour surveiller l'application du cessez-le-feu et le rapport du Conseil du sécurité qui avait énuméré les nombreuses violations des séparatistes. Depuis, les séparatistes du polisario ont continué leur agressions verbales, cette fois-ci en adoptant une nouvelle stratégie, visant à remettre en cause la probité des instances internationales en charge du dossier. Les responsables du polisario ont ainsi en accusé l'ONU d'être « responsable du blocage politique », et la communauté internationale, le conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU d'être favorables au Maroc. A cause de ses nombreuses tentatives de saper le processus de paix et le processus politique visant à trouver une solution politique juste à ce conflit, à cause des violations continues de la zone tampon, des manifestations violentes et autres événements extrêmes signés par les séparatistes, la communauté internationale a commencé à douter de la bonne foi et de la « légitimité » des revendications des séparatistes. Sur le total des pays du monde, pas moins de 163 Etats, soi 85% des Etats membres des Nations Unies, ne reconnaissent pas ce groupe séparatiste qui a cherché à s'emparer des territoires du sud du Maroc dès que le Royaume eut repris son indépendance de l'Espagne en 1975.