Pour le 114è vendredi du Hirak, des milliers de personnes sont descendus dans les rues de plusieurs villes algériennes dans le cadre de leurs marches hebdomadaires pour manifester contre « la criminalisation de la politique » et réclamer le départ du régime. A Alger, une foule gigantesque s'est déferlée sur la rue Didouche Mourad où les manifestants ont entonné les slogans habituels du hirak à savoir « Pour un Etat civil et non militaire ». « Les généraux, les traîtres, nous n'allons pas nous arrêter », « les services de renseignements terroristes, la mafia militaire tombera », « jetez nous tous en prison, le peuple ne s'arrêtera pas » et « A bas le régime », criaient ces milliers de manifestants qui ont investi les principaux boulevards d'Alger dès la fin de la prière du vendredi, repère traditionnel du Hirak algérien, ce mouvement populaire pacifique, qui ne décolère pas et ne se décourage pas en dépit la vague continue d'interpellations et de répression et les intimidations et les manœuvres du régime en place. Ces foules unies ont aussi entonné des slogans qui appellent à l'établissement d'un Etat de droit en Algérie et qui cesse les incarcérations des militants pacifiques, les emprisonnements arbitraires des personnes exprimant une simple opinion divergente avec le pouvoir en place. A Tizi Ouzou, la mobilisation est intacte à l'occasion de ce 114e vendredi du soulèvement populaire. La présence des femmes était remarquable. Banderoles et pancartes en main, elles ont pris la tête de la marche en scandant en chœur « y'en marre de l'arbitraire, système dégage ». La mobilisation est aussi au rendez-vous à Bejaia où les manifestants, munis de drapeaux et de pancartes, scandaient les slogans habituels du hirak. « L'Algérie appelle, son peuple a répondu présent, partez ! », a scandé également la foule qui appelle à la mise en place d'un gouvernement de transition et d'une assemblée constituante. A Bouira également, les manifestants, brandissant des pancartes et des drapeaux national et Amazigh, scandaient des slogans hostiles au pouvoir. Dans d'autres villes comme Béjaia, Constantine, Annaba, Oran et Sétif, des marches populaires ont été organisées dès la fin de la prière du vendredi. Le Hirak, ce mouvement de protestation de grande ampleur qui a chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, avait repris le 22 février dernier après près d'une année de suspension pour cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit en Algérie et dans le monde entier.