Encore une nouvelle journée de mobilisation du Hirak en Algérie, ce vendredi 23 avril 2021 -second du mois de Ramadan-, dans plusieurs villes et wilayas d'Algérie, pour ce 114ème de rang à des fins de protestation et ce, malgré un dispositif sécuritaire impressionnant qui a été déployé dans les principales artères et rues des villes d'Algérie histoire de dissuader les citoyens de marcher et de scander les slogans habituels contre le pouvoir en place, en vain du reste. Le mouvement, qui fait de nouveau face au harcèlement judiciaire visant militants, acteurs du mouvements associatif, enseignants universitaires, dont le dernier en date, à l'encontre de l'islamologue Said Djablkheir, qui a écopé d'une condamnation de trois ans de prison ferme, a une fois de plus répondu présent et a battu le pavé des rues d'Alger, Constantine, Annaba, Bouira, Tlemcen, Tizi Ouzou, Sétif, Oran, Bejaïa, Oum El Bouaghi et d'ailleurs,appelant à un changement radical du système en place et à la libération des détenus d'opinion. Les slogans habituels ont été entonnés par les manifestants comme un "Etat civil pas militaire », une « Algérie libre et démocratique », une « presse libre » et « une justice indépendante », « nous n'allons pas nous arrêter ! ». A Alger, les pancartes brandies par les manifestants lors de cette journée de mobilisation ont montré une forte détermination des Algérois à aller jusqu'au bout de leur révolution. Ils ont dénoncé une fois de plus, les harcèlements judiciaires et les arrestations visant les militants du Hirak. Une foule immense est venue de Bab El Oued et ses environs pour grossir les rangs en envahissant la rue Zighoud Youcef aux cris de "les généraux espèce de traitres, nous n'allons pas nous arrêter", "les service de renseignement terroristes, la mafia militaire tombera", "jetez-nous tous en prison, le peuple ne s'arrêtera pas" ou encore, " le système chutera bientôt à Alger". En Kabylie, à Tizi Ouzou, Bejaïa, Bouira... les manifestants rassemblés étaient munis pancartes aux slogans hostiles au pouvoir et de drapeaux national et Amazigh. les manifestants ont rendu hommage aux détenus d'opinion et au journaliste, Rabah Kareche du quotidien Liberté, incarcéré à Tamanrasset pour ses écrits. Ainsi, l'une banderole déployée lors de cette marche dédiée au journaliste Rabah Kareche, incarcéré à Tamanrasset sur laquelle on pouvait lire "Libérez l'Algérie, libérez les détenus d'opinion, libérez la presse, libérez Rabah Kareche". Bref, la mobilisation du Hirak a été intacte à l'occasion de ce 114e vendredi du soulèvement populaire. La présence des femmes a été remarquable en dépit des contraintes du mois sacré. Elles ont pris la tête des marche banderoles et pancartes en main, en scandant en chœur entre autres slogans "y'en marre de l'arbitraire, système dégage !" D'importants dispositifs des forces anti-émeutes ont cerné les foules avant même qu'elles n'entament leur marche. Mais pour la plupart du temps rien n'y fit. Les protestataires même empêchés d'avancer par des cordons de sécurité, ne se sont pas laissés conter et ont continué à crier leur ras-le-bol, hisser leurs pancartes et scander les slogans reflétant leurs revendications. Plusieurs interpellations ont été également signalées. Un activiste du Hirak Yasser Rouibeh a été arrêté à Oran durant la manifestation.