La Fédération marocaine des médias (FMM), seule organisation du secteur affiliée à la CGEM, a tenu, dimanche 20 avril, son Assemblée générale, marquée par un débat approfondi sur la crise endémique que traverse le secteur, les moyens de la surmonter et les mécanismes de contrecarrer les pratiques préjudiciables à l'aura de la profession. Outre les traditionnels rapports moral et financier portant sur les activités et les comptes de l'exercice 2024, l'Assemblée a discuté du plan d'action pour l'année en cours, qui prévoit l'organisation des Assises nationales du financement des secteurs privés de l'audiovisuel et de la presse. Faut-il rappeler que les médias dans leur ensemble subissent encore le contre-coup financier du Covid-19. En dépit de l'effort financier consenti par l'Etat dans ces circonstances particulières, certains d'entre eux ont été condamnés à disparaître. Alors que ceux résistant toujours font face à de nombreuses difficultés et se battent pour leur survie. Le gouvernement mettra fin au soutien exceptionnel accordé à la presse dès mars. Lors de cette réunion, tenue dans le cadre agréable de la Ferme Lakhdar, dans la banlieue de Kénitra, le président de la FMM, Kamal Lahlou, plaide pour la conjugaison des efforts pour rendre au métier de journalisme ses lettres de noblesse, insistant sur l'importance d'une étroite collaboration avec le ministère de tutelle en vue d'élaborer une réponse concertée aux défis posés. Lire aussi | Le gouvernement mettra fin au soutien exceptionnel accordé à la presse dès mars M. Lahlou souligne la mobilisation des médias pour contribuer à l'élan de développement national et à la prospérité du pays, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout en encourageant la profession à faire montre de solidarité et d'unité face aux défis. Cet appel à l'unité est cautionné par le président de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), Mehtat Rekkas, qui privilégie l'idée d'une action commune de toutes les corporations professionnelles afin de surmonter les divisions et parler d'une seule voix. Au vu du rôle fondamental d'une presse professionnelle et crédible dans la lutte contre la désinformation et le nihilisme, il appelle à travailler sur la mise au point d'une plateforme consensuelle favorisant l'unification des positions et la coordination dans le double objectif de défendre les intérêts de la profession et améliorer la qualité du travail médiatique. Il croit qu'il est, tout à fait, possible de parvenir à des ententes entre les différents intervenants et en veut pour preuve l'esprit de collaboration marquant la relation entre la FMM et la FMEJ sur un nombre de dossiers à des moments charnières. Lire aussi | Imad Kotbi: "L'avenir des médias passe par l'intelligence artificielle » De son côté, Younes Boumehdi, président de l'Association des Radios et Télévisions Indépendantes (ARTI, partenaire de FMM), met le projecteur sur la concurrence déloyale imposée aux médias marocains par les fameux GAFAM, qui siphonnent toute la manne publicitaire. De ce fait, il exhorte l'Etat à protéger les établissements de presse contre leur voracité par des moyens légaux. Les dérives de la presse digitale et la désorganisation du secteur, en l'absence de mécanismes de contrôle adéquats, ont largement dominé les débats au cours de cette Assemblée générale, sanctionnée par l'intégration de nouveaux membres à la FMM.