Pour la première fois de ma vie, j'ai signé une pétition. Celle-ci est l'œuvre de centaines d'artistes qui défendent les institutions de leur pays, contre les tentatives de déstabilisation émanant d'un groupe de « 400 artistes » soi-disant, ayant fait circuler, il y a de cela quelques temps, une pétition dénigrant le pays et ses institutions. Il y'a plusieurs façons d'aimer son pays. On peut ne pas être d'accord avec beaucoup de choses qui nous y paraissent irraisonnables. On peut les critiquer, de façon constructive afin de faire évoluer le débat public et de corriger les manques et aberrations observées ou relevées. Mais de là à fustiger et à stigmatiser toutes les institutions du pays, cela dénote d'un manque de maturité certain et d'une méconnaissance avérée des choses et des faits, historiques, économiques ou politiques du Maroc. Pour changer une société, on le fait à travers ses institutions justement, par un engagement personnel, sincère et dénué d'arrière-pensées de quelque forme que ce soit. Rester en marge des institutions et se contenter de les critiquer de manière souvent simpliste et vindicative, est une posture confortable qui n'apporte rien de constructif, mais offre une image tronquée et inutilement négative de notre pays en interne et en externe. Ce qui est amer, c'est de constater qu'en 2020, des gens n'ont toujours pas compris qu'un pays se construit par des actes courageux et désintéressés et non par des paroles creuses, éculées et dépassées… Notre pays, malgré toutes ses insuffisances, moult fois relevées et dénoncées, a réalisé des avancées certaines, dans beaucoup de domaines, n'en déplaise aux aigris, aux éternels mécontents et aux professionnels de la protestation permanente… Pour une fois, soyons justes dans notre jugement. Ne serait-ce qu'une fois ! « Il n'y a pas pire ombre que celle qui fait de l'ombre à tout ce qui est lumière dans ce pays…! »