De graves violences xénophobes ont été enregistrées cette semaine dans plusieurs régions sud-africaines, poussant la ministre des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu à convoquer une réunion urgente avec les ambassadeurs africains en poste à Pretoria. Ces actes de violence ont pris pour cible les ressortissants de pays africains notamment dans la province du Kwazulu Natal, Est du pays. A Durban, capitale de cette province et troisième plus grande ville du pays, des ressortissants africains ont été attaqués et expulsés de leurs maisons et leurs commerces ont été pillés. Des vidéos circulent sur les médias sociaux montrant de graves scènes de violence commise par des foules déchaînées et en colère. Mme Sisulu a exprimé, samedi, ses «vives préoccupations» suite à ces violences, appelant les services de police à agir pour mettre fin à ces actes qui portent, de son propre aveu, une grave atteinte à l'image de l'Afrique du Sud dans le continent africain. «Toutes ces activités criminelles et ces actes de pillage ne doivent pas être tolérés», a dit la cheffe de la diplomatie sud-africaine. Vendredi dernier, le gouvernement zambien a exprimé son inquiétude face aux attaques signalées contre les ressortissants africains. L'ambassadeur zambien à Pretoria, Emmanuel Mwamba, a exhorté les politiciens sud-africains à s'abstenir de faire des déclarations incendiaires contre les étrangers alors qu'ils faisaient campagne pour les élections générales du 9 mai prochain. Les violences xénophobes sont devenues un phénomène récurrent en Afrique du Sud, exposant ce pays aux critiques pour son échec d'accorder la protection nécessaire aux étrangers, notamment les ressortissants africains. En 2008, ces violences ont fait 62 morts parmi la communauté d'immigrés subsahariens. Une nouvelle vague de violence a déferlé sur le pays en 2015, faisant une dizaine de morts dont un ressortissant éthiopien brulé vif dans sa maison dans les faubourgs de Johannesburg. Ces violences ont également provoqué le déplacement de plus de 5.000 personnes. En 2017, plusieurs régions sud-africaines, notamment la capitale Pretoria, ont été le théâtre de violences xénophobes contre les ressortissants africains, accusés par les Sud-Africains de voler leurs emplois dans un pays qui souffre d'un taux trop élevé de chômage, dépassant 27 pc de la population active, selon le gouvernement.